Le village, au milieu de coteaux verdoyants et boisés est situé de part et d’autre de l’Arrats et de la Lauze, affluent de la Gimone. Faget vient du latin « Fagus » signifiant hêtre. Abbatial indique la présence d’une abbaye.
Un monastère cistercien voit en effet le jour en l’an 700. Il est mis à sac par les Sarrazins en 724. Après sa reconstruction sous Charlemagne, il est détruit par les Normands en 850, puis de nouveau par les Sarrazins en 920 ! Les casseurs ne datent pas d’aujourd’hui… Reconstruit une nouvelle fois, il fut finalement abandonné au XVIIè siècle. C’était bien la peine !
Il ne subsiste qu’un mur, l’église et sa belle tour-clocher du XIIe siècle coiffée d’ une flèche pyramidale ornée d’une crosse d’abbé qui prouve qu’il s’agit bien d’une église abbatiale, et le logis construit en 1698 par les abbés de la famille de Mont sur un promontoire au-dessus de l’ancienne abbaye. Le propriétaire actuel de ce palais (classé monument historique depuis 1979) nous autorise à pénétrer dans les 2 cours et nous fait remarquer contre le mur du sud le banc abbatial en belles pierres avec haut dossier et accoudoirs. Les abbés ayant droit de justice y arbitraient les conflits.
Ce n’est que vers 11h que la vingtaine de floripèdes démarre sous un beau soleil la boucle de las coustoueros (partie du coteau bordée d’un fossé et d’arbres). Nous prenons un sentier qui mène sur les hauteurs du village dévoilant une magnifique vue sur le palais abbatial en contrebas.
Bien sûr vous avez lu jusqu’au bout et retenu le texte écrit sur la table dite « de lecture » qui signale que nous sommes sur le site Natura 2000 « Vallée et des Coteaux de la Lauze » qui s’étend sur 5 399 hectares et concerne 3 rivières : la Gimone, la Lauze et l’Arrats. Il s’agit d’un espace à la biodiversité remarquable, conséquence de décennies passées issue de l’activité humaine. Le réseau Natura 2000 a pour objectif de préserver la diversité biologique sur les 27 Etats-membres de l’Europe. Il vise à assurer le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces d’intérêt communautaire. Je vous fais grâce de la suite que vous pouvez trouver en cliquant sur ce lien
A vrai dire, il n’y a à mes yeux aucune espèce exceptionnelle dans la végétation, les bois, les bocages de l’Astarac, ni dans la faune qui y habite ou les poissons qui vivent dans les rivières. Et nous n’avons eu aucun scrupule à piétiner l’espace où nous avons décidé de pique-niquer… Mais nous n’avons écrasé ni lavande, ni genêt hérisson ni orchidée et encore moins le lucane cerf-volant ou le grand capricorne (espèce protégée qui s’avère être elle-même l’ennemi n° 1 du plus symbolique de nos arbres, le chêne, mais aussi du hêtre pubescent également protégé !). Chercher l’erreur !
Nous finissons la journée chez un ami d’Alain D., qui est maire du village de Lartigue , non loin de Faget-Abbatial, et qui élève et transforme les canards comme on sait si bien le faire dans le Gers. Nous voyons surtout de magnifiques poules et 14 splendides chevaux tous d’une robe différente. Accueil sympathique des propriétaires du lieu (belle maison bourgeoise gersoise) avec un café réconfortant et une délicieuse eau de source désaltérante. Quelques floripèdes se laissent tenter par des produits gastronomiques et nous regagnons les voitures, ravis de cette belle journée organisée par Bernard.
Mireille
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