Célèbre pour son ancienne carrière de gypse, mais aussi pour sa pierre noire dont le pouvoir de combattre l’épilepsie est connu depuis le mégalithique, le pittoresque village d’Arnave, au bord du ruisseau du même nom, accueille 12 Floripèdes (5 dames, 7 messieurs) un peu frigorifiés. C’est donc dans une douce fraîcheur que Philippe, notre guide du jour, donne le signal du départ, en nous montrant tout là-haut, sur la montagne, une chapelle classée monument historique qui se détache dans le ciel bleu.
Un sentier assez raide nous conduit à cette très belle chapelle romane Saint-Paul d’Arnave, qui est considérée comme une des plus anciennes du département. L’édifice remonte aux Xe et XIe siècles. La nef, éclairée par de minuscules ouvertures est voutée très légèrement en ogive. Le chœur est en plein cintre. Totalement vidé par peur des pillages, l’intérieur de l’église dégage une émotion d’une grande intensité. Jules d’Ancelin, baron de Labaume, y repose. La chapelle était en effet possession de la Baronnie de Labaume jusqu’au milieu du XXe siècle, date à laquelle elle fut cédée à la commune pour en effectuer la restauration.
Nous nous attardons un peu sur ce site magique…ce qui permet à beaucoup de reprendre leur souffle. Nous visitons cette église magnifiquement restaurée et jetons aussi un œil au petit cabanon avec sa pierre noire qui, selon la légende, aurait produit des miracles. En effet, selon le témoignage d’un ancien curé d’Arnave, les malades, après une journée de prières et d’offices posaient leur tête sur la pierre afin de bénéficier d’une irradiation bienfaisante, tout en espérant une guérison prochaine. Quelques Floripèdes touchent cette fameuse pierre en se disant que si cela ne leur fait pas du bien, cela ne peut pas leur faire du mal…
Une nouvelle pente nous oblige, de nouveau, à puiser dans nos réserves, dans une nature qui se réveille avec le gazouillis des oiseaux et avec le coucou au loin qui annonce le printemps. Arrivés au col d’Ussat (843m) un déshabillage intensif nous laisse le temps d’admirer un beau panorama et notamment les sommets enneigés. Alors que ces dames s’étonnent du peu de dénivelé affiché (par rapport au dénivelé annoncé), une longue portion de chemin dans le bois, un peu obscur, vient les rassurer…! La pente est très sévère et quelques moteurs sont en surrégime …!
Arrivés au col de Faboscur (1166m), un jeune sportif nous dépasse… en courant, pendant que nous, nous tentons de récupérer après cette sympathique ascension…Plus loin, un sentier remarquable qui serpente à flanc de montagne, nous enchante avec son festival de fleurs : les belles globulaires (dites fleurs du soleil), les (rares) fritillaires qui ne se rencontrent pratiquement que dans les Pyrénées, les gentianes à tige courte et leur bleu violacé irréel, les magnifiques orchidées, les fragiles violettes…. De plus, la vue sur la chaîne encore bien enneigée est somptueuse : massif du Montcalm, massif des Trois Seigneurs, Pique d’Endron…
A midi, à la Jasse de Lujat (1280m), le guide ne transige pas, une verte prairie accueillante se transforme, sous ses ordres, instantanément en une bruyante salle de restaurant, avec une vue imprenable sur une arête enneigée (que certains skieurs rêvent d’emprunter). Le repas terminé, chacun choisi son activité : bavardage, sieste (avec ou sans ronflements), bronzage…, et même, mais en option, le ramassage de bouses… Bref, l’endroit est tellement sympa que tout est prétexte à continuer à se prélasser, et comme le guide est, sur ce sujet précis, très influençable, certains commencent à se demander si on va partir de là avant la nuit… !
La raison finit par l’emporter et le redémarrage s’effectue sans un bruit dans une immense forêt de buis (qui ne semblent pas avoir subi d’attaques de pyrales et c’est tant mieux). A la chapelle de Lujat (malheureusement en ruines), le guide est sollicité par certaines dames qui s’inquiètent (encore) pour le dénivelé. Très diplomate, il rassure la troupe en indiquant que, certes, ça monte mais très peu, et que surtout les descentes vont être plus importantes que les montées (pas de doute ce type devrait réussir s’il se lance en politique…). Plus haut, un sentier dans les pins est un vrai ravissement. Lorsque nous retrouvons le col de Faboscur, nous revoilà sur un morceau de sentier emprunté le matin. Puis, nous finissons par une fort longue descente, vers le village d’Arnave, qui n’économise pas nos genoux.
Après 15 km, pour 930m de dénivelé !!!, c’est un pur bonheur de se déchausser, sous un soleil déjà chaud pour la saison, sur un banc au bord du ruisseau. Impossible de se quitter comme cela. Aussi, les téléphones s’activent afin de trouver un bistrot ouvert. Finalement, c’est à la Brasserie du Donjon à Tarascon que nous apprécions une dégustation (en terrasse), de douceurs (Muriel, Michel H), et de gâteaux accompagnés d’un pot offert par Jacqueline, à l’occasion de son anniversaire (merci à elle). Le guide est félicité pour le sans faute effectué sur cet itinéraire de pleine nature, mais en grand seigneur qu’il est, il renvoie ces félicitations sur Solange qui avait sélectionné ce beau parcours et aurait normalement dû officier ce jour.
Jean-Michel
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