• Photos Burlat 81 le 28.11.24 de Michel et Solange

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    Animatrice : Christine

  • CR de Jean-Michel-Les hauts de Burlats (81) le 28 novembre 2024 menée par  Christine B.

    CR de Jean-Michel – Les hauts de Burlats (81) –  le 28 novembre 2024 – menée par  Christine B.

    Implanté à la lisière occidentale des montagnes du Sidobre, le village de Burlats a connu sa période de gloire au XIIème siècle lorsque le seigneur direct, le vicomte de Trencavel, aimait y séjourner. Au XIVème siècle, le prieuré est élevé en collégiale, mais les bâtiments monastiques sont ravagés pendant les guerres de Religion et les chanoines se réfugient définitivement à Lautrec à la fin du XVIème siècle.

    Ce village possède effectivement une histoire riche qui remonte au Moyen Âge. Au cœur du pays cathare, c’était un lieu de commerce et de communauté florissant, connu pour sa pierre de construction exceptionnelle. Les vestiges médiévaux, notamment l’imposant château et l’enceinte fortifiée, témoignent de l’importance stratégique et économique de ce village durant cette période. La comtesse Adélaïde, connue pour sa beauté et sa sagesse, a également marqué l’histoire de Burlats. Elle est encore célébrée dans les légendes locales.

    Il est vrai que les récits d’Adélaïde de Burlats, parfois appelée la Dame de Burlats, alimentent le folklore local avec des histoires de bravoure et de romance. Selon la légende, elle aurait secouru son chevalier capturé en utilisant son intelligence et son courage. Elle fut (oui messieurs les randonneurs…) l’une des premières femmes « libérées », et a marqué son temps à la fin du XIIème siècle, une période où les grands seigneurs se disputaient les terres du Sud. Indépendante malgré ses charges – fille du comte Raimond V et de Constance de France, épouse du vicomte de Carcassonne Roger II, elle était la protectrice des troubadours et vécut des aventures romantiques…

    Sur le pont sur l’Agout, proche du pavillon d’Adélaïde, du XIIème siècle, 19 Floripèdes (11 comtesses romantiques, 8 troubadours sentimentaux) se réchauffent, comme ils peuvent, dans une douce fraîcheur. Très attentive au bien-être de la troupe, Christine, la guide du jour, nous annonce le programme de la journée et les consignes à respecter, puis nous lance sur une longue piste, bien plate, pour un échauffement sympa au milieu de courageuses jeunes personnes effectuant leur footing matinal.

    Arrivés au village des Salvages, un Ginkgo Biloba aux feuilles d’or attire l’attention de tout le monde par sa beauté. Peu après, un raidillon, nous oblige à un déshabillage intense, et nous conduit tout droit vers la nature sauvage. Tout en bas, la plaine est comme baignée de brumes d’où émerge la montagne noire. Très vite, nous sommes face à une véritable symphonie de couleurs. Les arbres se parent de teintes, vertes, marron, rouges, dorées, ocres. Nous avons la sensation d’être dans un véritable tableau vivant. Cette palette automnale, nous offre un contraste saisissant entre la force de la nature et la délicatesse des feuilles qui tombent. C’est un peu comme si nous étions invités à une escapade hors du temps, à la découverte de paysages enchanteurs.

    Alors que les clochers se répondent d’une vallée à l’autre en sonnant midi, nous nous arrêtons, à mi-côte, sous des pins, afin de profiter du moment du casse-croûte, bien installés sur un tapis confortable d’aiguilles de pins (c’est assez logique). Les plus favorisés s’adossent au tronc de ces arbres.  Avec un soleil d’été, sous le ciel très bleu de la montagne noire, on a presque l’impression d’être à la plage. C’est peut-être pour cela que quelques « Adélaïdes libérées  » se mettent à fantasmer en évoquant l’exposition Caillebotte, et notamment les tableaux qui montrent la nudité masculine dans sa plus simple expression, sans les artifices mythologiques ou héroïques. Sans doute déçus que l’on ne pense pas à eux, alors qu’ils ont des corps de rêve…, les troubadours du jour ne trouvant aucun intérêt à cette discussion (où ils n’ont pas le beau rôle), préfèrent piquer une sieste.

    Après ces conversations de haut niveau intellectuel…, le redémarrage s’effectue dans une chênaie, pour les déchaînées et les autres. Nous évoluons  maintenant à l’ombre et c’est tant mieux car la chaleur automnale monte d’un cran. Plus loin, nous sommes intrigués par plusieurs panneaux indiquant la présence de l’académie de la voie de l’expansion, un lieu de transformation et d’évolution ! Certains d’entre nous regardent cela avec… dédain, pendant que d’autres, tournant le dos à cette académie, préfèrent observer, de l’autre côté de la route, un parc avec… des daims.

    Une très longue descente dans une châtaigneraie nous oblige à être prudents car le sol est fait de rochers quelquefois glissants. Arrivés tout en bas, au bord de l’Agout, où se reflètent les feuillages des arbres pourpres ou or, un sentier bucolique nous conduit jusqu’à Burlats. Nous admirons, la porte de la Bistoure, le moulin, l’église Saint Pierre et surtout le pavillon d’Adélaïde, avant d’aller prendre un pot en terrasse, sous un soleil déclinant.

    Les chiffres du jour sont portés à la connaissance de la troupe, soit 19,5 km pour 480 m de dénivelé. Une salve d’applaudissements vient récompenser le sans faute de la guide Christine qui, avec doigté et bienveillance a su faire apprécier au groupe (important aujourd’hui) une très belle rando aux magnifiques couleurs automnales. En effet, nous avons, grâce à elle, pu partager le ressenti de Guy de Maupassant lorsqu’il écrivait ces lignes remarquables : « L’automne, l’automne merveilleux, mêlait son or et sa pourpre aux dernières verdures restées vives, comme si des gouttes de soleil fondu avaient coulé du ciel dans l’épaisseur des bois ».

    Jean-Michel