Je ne sais par où commencer, le signe indien ou bien la chenille Cydalima perspectalis.
Aujourd’hui, nous sommes au moins cinq parmi les onze au départ de la randonnée, à poursuivre un seul objectif : vaincre le signe indien, »indian sign », terme qui nous vient de l’Amérique à la grande époque du Far-West ; dans certaines tribus, les sorciers jetaient une malédiction sur leurs ennemis en les marquant mentalementau front du dessin du fléau qu’ils voulaient voir s’abattre sur leurs victimes. Seuls ceux dont le cœur était pur et dont la bravoure était grande pouvaient espérer échapper aux sorts de ces puissants sorciers. Peu nombreux, ceux-là avaient brisé le signe indien ! Et bien nous avons réussi à vaincre la malédiction attachée aux randonnées proposées par Bernard. Réussir le Milobre un jour de beau temps.
Rappelez vous le 11 janvier 2018, nous l’avions gravi ce fameux Milobre (878m), sans rien voir, bravant vents et grésils pour terminer au foyer de la mairie mouillés de chez mouillés. Depuis, dans mon sac à chaussures, fort de cette expérience, une tenue complète de rechange attend de faire face à tous types d’ouragan.
Relisez le CR de cette randonnée devenue mythique et vous comprendrez pourquoi ce 6 juin 2019, nous sommes si fiers, si arrogants d’avoir fait les deux boucles que Bernard, obstiné comme un paysan gersois, avait réinscrites au programme. Rassurez vous, cela n’a pas été facile. En arrivant sur le « parco de la font » au centre du village, les nuages matinaux ne sont pas très engageants et nous font peur. Heureusement, très vite un soleil généreux s’installe au dessus de nos têtes et nous pouvons admirer le célèbre voisin, le Pech de Bugarach (par contre nous ne verrons aucun trafic de soucoupes volantes), et plein sud les sommets pyrénéens enneigés. Après avoir énervé les pensionnaires d’un chenil (Milobre de Bouisse, braque français type Pyrénées), nous montons sans effort vers le sommet (878m). Un éleveur venu compter ses vaches nous renseigne sur les sommets aux alentours et nous confirme que nous ne pouvons voir d’ici nos collègues sur les Trois Seigneurs.
Nous décidons de pique-niquer face à la pente auprès de buis misérables et desséchés. Sur notre parcours pas un seul buis n’a été épargné, tous ravagés par la Pyrale du buis (une espèce de lépidoptères, originaire d’Extrême-Orient. ; introduite accidentellement en Europe dans les années 2000, elle y est rapidement devenue invasive).
Bouisse devra-t-il changer de nom ? Bouisse= buis.
La sieste après repas (n’est-ce pas Michel ?) est interrompue par nos cris, des chenilles transportées par le vent nous envahissent. Nous redescendons au village et aux voitures, certains abandonnent sacs à dos, d’autres les bâtons de marche pour repartir faire la boucle prévue en de 2heures. Nous la bouclerons en 1h 1/4 car la promenade se termine par une descente d’un chemin de buis digne du train fantôme des foires anciennes : accrochées à des fils, les chenilles de Pyrale s’accrochent à nos vêtements, à nos cheveux, la troupe hurle, court et refuse d’attraper le pompon synonyme d’un tour supplémentaire.
Bilan de la journée : 17km et 700m de dénivelé.
Merci Bernard pour le choix de la date et pour le pot que tu nous as offert à Limoux pour fêter notre victoire sur le signe indien et le retour de Michel le jeudi. Nous nous sommes bien amusés !
jp
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