Ambialet c’est pesé ! A peine avons-nous eu le temps de traverser le hameau de la Condomine que nous nous lançons à l’assaut d’une longue côte (3 km environ) dans une forêt, sur le GR 36 (qui va de la Manche aux Pyrénées). A l’orée du bois, un vent fort décoiffe les 15 Floripèdes présents (10 biches, 5 chevreuils). Marie-Odile qui, contrairement aux autres, ne prend pas le temps de se recoiffer se trouve être la seule à apercevoir un chevreuil qui lui fait un clin d’œil, puis détale sans demander son reste.
Plus loin, nous nous rendons à un point culminant où les régionales de l’étape, la guide du jour Christine et sa sœur Geneviève (guide adjointe), nous font un exposé succinct mais très clair au sujet du magnifique tableau que nous avons devant les yeux. C’est vrai que cette boucle, ce méandre, cet isthme, ce cingle, cette presqu’île, recueille tous les suffrages. Ambialet se niche sur cette langue de terre et dévoile son panorama spectaculaire.
Plus loin, un très joli sentier nous emmène plein pot, à l’impasse du plô… avant de plonger vers le ruisseau du Blasou, bordé d’arbres aux branches moussues, dans un univers fantasmagorique. Un bout de route nous conduit à Bourié (hips), puis au Vinçou (re-hips), où nous nous arrêtons pour boire une bonne rasade…d’eau claire.
Lorsque sonne midi, nous traversons Ambialet, puis nous déambulons dans de minuscules ruelles ensoleillées. Un sentier rocailleux, en mode chemin de croix, nous permet de rejoindre la chapelle Notre-Dame de l’Auder. Ce nom provient du filaire à larges feuilles (ou auder, sorte d’olivier) qui selon la légende aurait été rapporté de terre sainte par un pieux chevalier de retour des croisades au XIIème siècle. C’est l’endroit délicieux désigné par la guide pour notre déjeuner (bien mérité).
Nous redémarrons en laissant sur notre gauche, un entraineur d’athlétisme d’Albi, particulièrement affable (qui connait toute la famille de Claudine…) et sur notre droite, le prieuré d’Ambialet. Celui-ci a été construit par les Vicomtes d’Albi, puis transmis aux Bénédictins de Marseille en 1057. Il n’a pas résisté aux guerres de religion et à la révolution. Mais, au XIXème siècle des Franciscains le restaurent. En 2007, l’université de Saint Francis, en Pennsylvanie, signe un bail qui allie réhabilitation et utilisation des bâtiments. Stupeur et inquiétude au village à l’été 2023, lorsque les étudiants Américains quittent précipitamment le prieuré…
Jean-Michel
Après quelques semaines d’absence Jean Michel est de retour pour nous conter par le menu et avec humour cette belle rando rondement menée par Christine – et Geneviève – les deux sœurs nous ayant évoqué avec émotion ces lieux emplis de souvenirs.
Un plus sur ce magnifique site : c’est au niveau de ce méandre du Tarn long de 3 kilomètres que se trouve l’isthme le plus étroit d’Europe, puisque seule une dizaine de mètre sépare les deux rives au niveau de la centrale hydroélectrique EDF, merci les filles !