CR de Jean-Michel – Le Carbonéral- (Tarn) – le27/11/2025 – menée par Pierre D.

CR de Jean-Michel – Le Carbonéral- (Tarn) – le27/11/2025 – menée par Pierre D.

L’origine du nom du village de Labruguière, vient de : « lieu couvert de bruyères ». Il se situe dans le Tarn au pied de la Montagne noire, à la confluence du Montimont et du Thoré. En 1240, lors d’un hommage au comte de Toulouse, est mentionnée l’existence du castrum de Labruguière et il est évoqué la présence d’un château et d’une agglomération fortifiée. Après la Guerre de Cent Ans, de nombreuses constructions de maisons en pan de bois sont mises en chantier. Au XVIll ème siècle l’activité textile connait un véritable essor ce qui se traduit par l’enrichissement des fabricants et autres marchands.

Sur le parking du domaine d’En Laure, base de loisirs proche du centre-ville de Labruguière, nous sommes 14 Floripèdes (parité parfaite) à enfiler nos chaussures avec une météo assez fraîche. Le départ est donné par notre Tarnais préféré, à 8h40. Le temps de saluer quelques pécheurs de carpes aussi courageux que nous et nous voilà au hameau des Gaux. L’ego du guide n’est pas épargné car des petits plaisantins expliquent que le balisage est tellement bien fait qu’il est impossible de prendre un mauvais chemin…Pierre est concentré sur sa carte, de plus, rusé comme il est, il n’écoute que ce qu’il veut bien entendre et préfère parler de plaisir sur le chemin de Montplaisir.

Après une petite pause, nous arrivons à hauteur d’un panneau indiquant que nous rentrons dans la forêt domaniale de la montagne Noire où la chasse au gros gibier n’est pas autorisée le jeudi, ce qui est une plutôt bonne nouvelle. Le brouillard s’épaissit. Un rayon de soleil égaré illumine quelques arbres aux feuilles d’or dans le fond de la vallée. La forêt composée de chênes, châtaigniers, sapins et épicéas nous engloutit peu à peu. Un regroupement s’effectue dans une clairière et l’animateur  en profite pour compter son effectif, dans une brume qui fait dire à Marie-Martine : « hé bé il se lève pas bien vite ce soleil…», résumant ainsi l’opinion générale.

Nous arrivons à 11H30 au lac de Carbonéral et l’astre solaire semble enfin en état de pouvoir l’emporter dans son dur combat contre les nuages. Immense déception, la baignade est interdite ! Ces dames, qui avaient toutes lu le reportage du Coma Pedrosa, se voyaient déjà  vivre des instants délicieux avec la réédition du bain naturel de l’apollon au corps de rêve…A défaut, n’écoutant que son bon cœur et en guise d’apéritif, le guide nous offre la visite d’un arboretum créé par des élèves d’une classe nature d’un lycée de Saint-Amans-Soult. Ceci nous permet de voyager à travers le monde et d’en savoir un peu plus sur le cyprès de l’Arizona, le chêne rouge d’Amérique, le cèdre de l’Atlas ou encore le séquoia géant (conifère pouvant atteindre 100 mètres de haut et vivre plus de 2000 ans).

Nous nous installons sur les berges en ordre dispersé, afin d’entamer un repas froid…très froid. Bernard, en vieux routard des chemins et sur délégation du guide, veille, tout d’abord, sur notre intellect, en nous contant l’histoire des bûcherons, charbonniers, forgerons et autres verriers dans ces lieux au 19ème, et ensuite aussi sur notre taux de bon cholestérol dans le sang…avec un alcool de poire sorti de derrière les fagots. Lorsque nous levons les yeux vers les sommets, nous pouvons apercevoir les arbres recouverts de givre. La montagne noire est toute blanche.

Le redémarrage s’effectue, toujours sur des chemins forestiers, dans un environnement glacial. Se produit alors un évènement rarissime. Le froid mordant attaque même les plus mordus. Les  Floripèdes, pourtant censés résister aux températures les plus extrêmes, se voient dans l’obligation de marquer des arrêts répétés dans les endroits ensoleillés, et de se mettre en mode « lézard ». Ceci afin de réguler leur température corporelle et activer leur métabolisme. En cette journée d’automne où la nature expire, certaines dames sont (presque) en mode survie. Le guide, véritable ange gardien, a tout prévu. Ne reculant devant aucun sacrifice, il est prêt à faire don de son corps …mais auparavant, il sort de ses poches des petites chaufferettes périmées qui mettent un peu de temps à chauffer avant de miraculeusement dispenser une énergie calorifique. Nos élégantes frigorifiées reviennent à la vie et hurlent de joie. Ce guide est trop fort. Il y tâte en acétate.

Une fois la gent féminine sauvée par le Tarzan de la montagne noire à la bouillote magique, nous continuons notre longue descente sur une succession de beaux sentiers avec une  vue splendide sur la plaine de Mazamet. Nous voilà arrivés aux voitures après une rando frisquette de 20 km pour 575 mètres de dénivelé. Comme il n’est que 15h, nous avons tout le temps de nous arrêter à Soual au café le Soualou, où Jeanne-Marie à l’amabilité de nous offrir un pot à l’occasion de son anniversaire (merci à elle). Evidemment, Pierre reçoit des louanges méritées. En plus d’avoir été parfait sur le sauvetage, il a été royal sur le guidage. Romain Rolland disait : « Un héros, c’est celui qui fait ce qu’il peut. Les autres ne le font pas ».

Jean-Michel

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