Arrivés aux Monts d’Olmes, le départ du sentier se situe à hauteur du dernier parking proche des hangars (peu esthétiques) où sont rangées les dameuses de la station. Les 16 Floripèdes (7 isards, 9 biches) abordent d’entrée une petite sente très exigeante. Michel BS, notre guide du jour, nous offre un démarrage plutôt sportif. Plus loin, un large chemin en forêt, en mode piste verte nous permet de grimper insensiblement dans le calme de la montagne baignée de soleil.
Soudain des cris retentissent lorsque Ghislaine, en plein milieu du chemin, nous montre une famille, que dis-je un bouquet, de cinq magnifiques cèpes. Pourtant, au moins dix Floripèdes sont passés par-là il y a quelques secondes et les ont frôlés de quelques centimètres. Tout le monde reste bouche bée devant une telle trouvaille et se demande par quel mystère Ghislaine a eu l’heureuse idée de poser ses yeux à cet endroit précis. Au moment de la cueillette, effectuée au couteau, dans les règles de l’art et après avoir fait la photo souvenir, chacun s’imagine (à commencer par le rédacteur de ses lignes) faire aussi bien, voire mieux, que notre copine à la chance insolente qui met consciencieusement le trésor dans son sac.
Une fois remis de notre émotion, nous traversons un chaos de rochers envahi par les bruyères et les rhododendrons. Sur notre gauche, en contrebas, nous pouvons admirer un très joli lac artificiel. Bernard nous indique qu’il s’agit d’une réserve d’eau pour les canons à neige. Tout à coup, nous apercevons tout en haut et droit devant nous, un isard positionné sur un rocher (une vraie statue) qui se détache en ombre chinoise sur le ciel bleu. Un ravissement. Grâce à ses jumelles, Michel H nous indique qu’il s’agit certainement d’une femelle car un petit mâle (un éterlou) ou une petite femelle (une éterle) rôde autour. Pour les fans de faune sauvage, le spectacle est magique. Bien entendu, au bout d’un moment, les animaux disparaissent.
Arrivés sur un replat où les touffes d’herbe envahies de perles de rosée luisent sous le soleil, nous nous séparons en deux groupes égaux. Le premier, par une rude montée rejoint le col de Cadène (1955 m) puis descend à l’étang d’Appy (1734m). Le deuxième groupe emprunte le sentier en direction du Pic de Saint-Barthélémy (nommé ainsi en référence à l’apôtre saint Barthélémy). Pour ce dernier groupe les choses se compliquent rapidement. En effet, le guide est confronté à un dilemme. Il sait (et la suite prouvera qu’il avait raison) que le sentier balisé se trouve en bas, mais Aubert parti à la recherche des marques jaunes revient bredouille. Par ailleurs, en haut, un sentier balisé par des cairns part dans la bonne direction. Finalement, le guide se laisse influencer par trois jeunes élégantes qui rêvent de faire des acrobaties sur les éboulis… La variante est intéressante, mais nos trois belles serrent les dents car il faut escalader des rochers glissants et instables afin de rejoindre, au bout d’un bel effort, le col de Girabal (1996 m).
La suite de la montée vers le sommet se fait aisément (malgré le fort dénivelé), car l’exercice effectué dans le pierrier recouvert de rhododendrons et de myrtilliers a tellement chauffé nos jambes qu’elles semblent maintenant grimper toutes seules (ou presque !). Arrivés au Pic de Saint Barthélémy (2348 m), ces messieurs, très galants, félicitent les trois dames qui ont gravi non pas la voie normale mais la voie d’escalade…, et leur laissent choisir les meilleures places afin de s’installer pour le déjeuner. A côté de nous, il y a des collègues randonneurs très sympathiques. Nous ne le savons pas encore, mais nous ne les quitterons plus de la journée.
Les nuages vont et viennent dans le ciel, aussi nous n’avons droit qu’à des portions de panoramas qu’il faut s’empresser d’admirer avant que soleil ne se dissimule derrière un voile de brume. La vue à 360 degrés, ce sera pour une autrefois. En effet, le splendide paysage alentour ressemble à un kaléidoscope. Ceci ne nous empêche nullement d’observer le Pic de Soularac voisin (2368m), le mont Fourcat tout proche (2001 m), l’étang des truites, l’étang du diable…
Après un repas très joyeux et très animé (peut-être l’ivresse des cimes ?), une fois la photo immortalisant « l’instant » faite, nous attaquons la redescente. Le guide s’empresse de nous indiquer que cette fois, il ne s’agira pas de s’écarter du droit chemin… (personne ne moufte !). Arrivés au col de Girabal nous rattrapons les collègues randonneurs. Le chemin balisé de jaune est devant nous et nous y plongeons avec délice sous le regard (qui veut en dire long) du guide… On double plusieurs fois nos collègues qui en font de même, bref on sympathise avec eux. Malgré les discussions, nous pouvons apprécier la beauté d’un troupeau de Mérens.
La station des Monts d’Olmes étant en vue, impossible de se perdre. Donc, avec l’autorisation implicite du guide, c’est très dispersé que le groupe de Saint Barth rejoint le parking (après 11km pour 900m de dénivelé) où sont félicités, Michel BS pour son guidage pragmatique, et Ghislaine (fabuleuse mycologue…) pour l’organisation irréprochable de la sortie. Nous retrouvons les happy girls et les happy boys…, heureux eux aussi d’avoir réalisé une très belle balade.
Nous décidons de nous rendre à Roquefixade, afin de nous rafraîchir. Petite devinette, qui occupe actuellement le gite du même nom ? Réponse : nos nouveaux amis rencontrés en haut du Saint Barth ! La terrasse ensoleillée est vraiment très agréable. La jeune tenancière distribue, au bar, les boissons fraîches offertes par le duo Françoise F et Michel BS qui, de plus, nous régalent avec un délicieux gâteau au citron, pour l’une et de savoureux cannelés, pour l’autre (un grand merci à tous les deux). Aucun doute, cette randonnée gourmande était un vrai bonheur !
Jean-Michel
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