D’abord il y a eu cette remarque « quel dommage que Jean-Michel ne soit pas là, il aurait écrit le compte-rendu ! »
Je ne me sens pas le plus qualifié pour rendre compte car je n’ai fini aucune des quatre randonnées proposées par Bernard, le premier jour je suis retourné tout seul vers l’ermitage (Cañón de Añisclo), le deuxième jour je n’ai pas dépassé la moitié du cirque de Soaso (cascade Cola de Caballo, en el Parque Nacional de Ordesa y Monte Perdido) et le troisième jour j’ai du grimper 350 mètres en direction du Mondoto au dessus du village de Nerín. Peut-être que MT acceptera de compléter ce dossier par quelques anecdotes sur les ballades ?
Lundi, regroupement général des 7 voitures et des 26 floripèdes sur le parking (fermé) de San Urbez après un trajet sur une route à sens unique invitant à de nombreux arrêts pour admirer soit les parois démesurées soit les marmites bleu marine, bleu-vert, endroits peuplés jadis de créatures étranges, stupéfiantes et mystérieuses. Au départ de la randonnée, un pont romain sur le rio Bellos puis un lieu magique l’ermitage de San Urbez. Le chemin le long du rìo passe de cascades en piscines naturelles toutes plus belles les unes que les autres, au cœur d’une hêtraie abondante bordée de falaises immenses (1000 m). Le groupe pique nique au bord du torrent, mi soleil mi ombre, surveillé par les guides du Parc, inquiets et sévères. Au retour on évite l’embranchement à droite du GR15 qui monte vers Sercué et Nerín d’où part la rando de mercredi. Avant d’atteindre l’ermitage nous tournons pour traverser le Bellos et revenir au parking par une boucle autour d’un torrent impétueux.
En route vers l’Hôtel Bajajuelo à Torla. Ana ne tient pas rigueur à Christiane des 6 désistements (COVID) de dernières minutes lorsque nous prenons les clefs de nos 13 chambres. Apéritif avec sangrìa à gogo (bis repetita le lendemain) et dîner copieux.
Mardi, Bernard peine à rameuter ses troupes après un p’tit déj somptueux. On va garer les voitures au Centre des Visiteurs du Parc national d’Ordesa et du Mont-Perdu où en été y trouver une place doit être mérité ! Deux groupes, l’un pour aller au fond de la vallée de la rivière Arazas au cirque de Soaso (17,5 km, dénivelé 550m), on traverse des forêts de pins, de hêtres qui commencent juste à prendre les couleurs automnales, dans les sous bois des milliers de champignons et à droite le torrent et une succession de chutes, la cascade d’Arripas, la cascade d’Estrecho, les chutes de Soaso, toutes grandioses et merveilleuses. Un dernier effort pour atteindre les prairies du cirque en même temps qu’un troupeau de vaches pyrénéennes. Le second groupe par l’Itinéraire Pradera-F. Pelay-Cola de Caballo fera la jonction avec quelques courageux du 1er groupe au dessus de la cascade.
Mercredi au départ de Nerin vers le Mondoto ; franchissement du barranco Estanon (1h) puis du Replat d’El Reguero (1h30), arrivée en 2h au Mondoto; Attention à ne pas trop s’approcher des falaises !
Géologie – Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1918 puis en 1997 déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO , le parc national d’Ordesa et Monte Perdido comprend un ensemble de quatre vallées (Ordesa, Añisclo, Escuain et Pineta) ; cet endroit est exceptionnel, spectaculaire, cirques glaciaires, rivières souterraines, cañons aux parois vertigineuses, la plus haute montagne calcaire d’Europe, endroits clés pour comprendre la formation des Pyrénées. Je vais essayer de vous résumer 500 millions d’années en 8 phases : l’histoire géologique de cette région.
- L’histoire commence vers -500 millions d’années, que d’eau, que d’eau ! la zone située près du pôle sud est occupée par un océan et pendant plus de 100 millions d’années, les sédiments marins vont créer des roches sédimentaires tels que le sable, le calcaire, l’argile.
- À partir de -400 millions d’années, les plaques sous l’océan remontent vers le nord. Les roches sédimentaires sont alors comprimées et se métamorphisent (gneiss, schiste).
- De -345 à -260 millions d’années, la collision de deux super-méga-continents engendre une immense chaîne de montagne, la chaîne hercynienne, sans commune mesure avec la chaîne actuelle. En sous-sol, la température et la pression sont telles que les roches sédimentaires déjà métamorphisées fondent partiellement donnant naissance à de la migmatite gris blanc, roche mixte entremêlée de parties blanches et de parties grises. Cette migmatite constitue aujourd’hui la base rocheuse sur laquelle repose le site de Pyrénées-Mont Perdu.
- De -260 à -100 millions d’années, l’érosion va progressivement gommer ces montagnes et à la fin les dinosaures peuplent cette sorte de plaine ; un observateur pourrait deviner l’affleurement progressif du socle granitique.
- À partir de -100 millions d’années, cette plaine est couverte par une mer peu profonde et de nouvelles couches sédimentaires se déposent au-dessus de ce socle ; elles forment les roches de la nappe du Mont Perdu.
- Vers -40 millions d’années les plaques se déchaînent (ah la tectonique des plaques !), la plaque africaine remonte, pousse la plaque ibérique qui tamponne la plaque eurasiatique : naissent les Alpes et nos belles Pyrénées. Au niveau du Mont Perdu, la plaque ibérique glisse sous la plaque continentale.
- A partir de -5 millions d’années, le refroidissement général du climat entraîne la formation de glaciers. L’érosion creusent les cirques glaciaires les vallées en U et fait affleurer la migmatite métamorphique au niveau du cirque d’Estaubé, ainsi que l’inversion des strates géologiques au niveau du plateau des Espélugues. Quant au centre du massif, il sera moins érodé que sa base et conservera ainsi sa strate sédimentaire de type calcaire à plus de 3 000 m, unique au niveau européen. Vers −20 000 ans av. J.-C., maximum de l’époque glaciaire, toute la zone est recouverte d’un glacier géant.
- Enfin, vers -10000 ans av. J.-C., le réchauffement climatique global (déjà !) fait disparaître le glacier, laissant apparaître trois pointes plus hautes faites d’une roche plus dure : le mont Perdu, le cylindre du Marboré et la Soum de Ramond, qui seront appelées localement les « Trois Sœurs », Tres Serols (aragonais), Tres Sorores (espagnol). De ce glacier géant ne reste plus qu’aujourd’hui le glacier du Mont-Perdu, confetti d’une trentaine d’hectares et de 20 m d’épaisseur..
Jeudi – Ainsa – 9 participants s’octroient une journée supplémentaire pour visiter la cité médiévale d’Ainsa. Souvenir de la randonnée itinérante de mai 2015.
Merci à Christiane et Bernard pour ce magnifique voyage, lieu top, météo top, organisation top, hébergement top, participants top, ambiance top, BRAVISSIMO !!!
jp
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