CR de Jean-Michel – Bélesta (Ariège) – le 9/10/2025 – menée par Hubert.
Le passé historique de Bélesta au XVIème siècle s’articule autour du sire d’Audou, fougueux capitaine huguenot de la famille des Lévis de Mirepoix. On peut toujours admirer son château d’en–bas (privé) dans le centre du village et les ruines de son château d’Amont qui abritait sa garnison sur l’autre rive de l’Hers. L’église paroissiale Saint Blaise (1550-1559) fait corps avec le château d’en–bas, son retable et ses vitraux méritent une visite. La chapelle du val d’Amour datant de 1318, fut incendiée par le sire d’Audou en 1559.
« A la rencontre de soi et du monde » (publicité gratuite)…, nous sommes 14 (9 muses, 5 hurluberlus), sur la place de la mairie, à enfiler nos chaussures sous un ciel gris. Le fougueux guide du jour Hubert, très souriant, distribue la carte de la rando à la façon d’un délégué syndical qui demande, et obtient, l’adhésion pleine et entière de ses collègues. Ce garçon devrait faire de la politique, d’autant qu’il y a pas mal de places à prendre en ce moment…
Nous sortons rapidement du village afin de suivre le circuit de la forêt de Bélesta. Le plus souvent nous évoluons sur des chemins forestiers au milieu des frênes et des sapins pectinés. Nous voilà devant la fontaine de Fontestorbes qui est l’un des phénomènes hydrologiques les plus remarquables du monde souterrain. Après avoir été collectées sur le plateau du « Pays de Sault », les eaux de pluies s’infiltrent dans la roche calcaire et s’accumulent dans d’innombrables réservoirs souterrains. En fait, selon les spécialistes, l’intermittence de la fontaine est due au mélange d’eau et d’air qui provoque la variation du débit.
S’il en est un qui n’aime pas l’intermittence c’est notre guide qui prend les choses très au sérieux et, tout en régalant ses collègues de fruits secs, leur demande de penser à s’hydrater lors d’une pause dans une clairière. Nous dépassons Couquet, puis le gouffre de la fontaine avant de tomber en admiration devant le trou des corbeaux. Une passerelle s’avance au-dessus de cet impressionnant gouffre dont la profondeur totale atteint 60m. C’était, selon la légende un… charnier à chevaux. En effet, lorsque les chevaux étaient en fin de vie, leur propriétaire les emmenait ici-même. On devine alors pourquoi ce trou était prisé des corbeaux.
Au Gélat, le guide à le bon goût de nous proposer la longue margelle confortable d’une fontaine comme endroit pour le casse-croûte. Le soleil nous accompagne tout le long du repas dans ce minuscule hameau où seul un chien silencieux vient nous saluer. Le redémarrage s’effectue sur un large chemin en pente douce qui permet de discuter de front à plusieurs. Il est question de psychologie. Comme le débat est animé, le guide, s’imaginant devoir faire face à un début de rébellion, convoque aussitôt sa garde rapprochée. Mais tout rentre dans l’ordre rapidement. En effet, ces dames recensent tout simplement les points positifs de la rando du jour.
Réconforté, l’animateur propose un vote démocratique afin de savoir si on pousse jusqu’à la croix de Millet. Un petit supplément, histoire de pimenter la sortie. Le charisme de notre homme balaie toute inquiétude… momentanément. La séquence nature est splendide, mais il convient de regarder où l’on pose ses orteils. Finalement tout le groupe, moins quatre abstentionnistes, se dirige sur « le chemin de la peur » afin de rejoindre la petite et la grande croix. L’une d’entre nous rayonne. Elle tient (après le trou des corbeaux et le repas sur le rebord de la fontaine) son troisième point positif de la journée avec cette vue imprenable sur la vallée, la forêt et le village de Bélesta en contrebas. Pour ceux que cela intéresse, certains scientifiques, proposant une « voie de transformation intérieure », conseillent d’observer (et noter) trois choses positives dans une journée que l’on a ressenti dans la nature. Ceci est censé procurer le sentiment d’être mieux intégré à cette même nature. Le secret du bonheur ?
Arrivés aux voitures, le guide, qui, il faut le souligner, a été absolument parfait, nous entraîne au palais cathare où nous apprécions le confort des chaises… tout en dégustant une boisson offerte par l’adorable Solange (un grand merci et un joyeux anniversaire à elle !). Tout ceci, après les 17 kilomètres effectués, pour 700 m de dénivelé sur le chemin sympa de la forêt de Bélesta. Albert Einstein disait : « s’il fallait qu’un jour les forêts disparaissent, l’homme n’aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer ».
Jean-Michel
Et voilà j’ai mon premier point positif de la journée, merci Jean Michel !