CR de Jean-Michel – Durfort (Tarn) – 21 fév. 2024 – menée par Ghislaine

Dans cette vallée, les moulins bladiers (à blé) et foulons (textile) datent du XIIIème siècle. Mais, dès le XVème siècle, le Sor, rivière locale qui descend de la montagne noire, fut utilisée pour actionner les martinets. C’était la naissance de la chaudronnerie à Durfort. Certes, cette activité a évolué aux cours des siècles, mais elle est toujours restée d’une grande importance dans la vie locale au travers du savoir-faire des chaudronniers et autres martineurs qui ont fait la richesse de la bourgade.

Un martinet est un gros marteau à bascule mû par l’énergie hydraulique d’un moulin à eau. Durfort a compté jusqu’à 18 martinets où l’on fondait le cuivre. Là, le maître martineur et le martinet entraient en scène. Le chaudron sortait sous forme d’ébauche, puis les finitions étaient réalisées, en atelier, par les dinandiers afin de pouvoir vendre notamment  des éléments de batterie de cuisine : des confituriers, des daubières, des poissonnières… que l’on peut encore admirer au musée du cuivre du village.

Il est 8h30 lorsque les 9 Floripèdes présents (4 douces et tendres, 5 durs et forts…) quittent l’immense parking, à l’entrée du bourg, afin d’emprunter le chemin des martinets. Le sentier s’élève gentiment dans le bois dénudé, au milieu du gazouillis des oiseaux. Pendant que nous grimpons en silence, dans la vallée, les chiens et les coqs se disputent le réveil des Durfortois. Réveillée depuis longtemps, une jeune, jolie et tonique joggeuse nous double, en nous saluant avec un grand sourire. La journée commence bien ! Elle trouve même le temps de nous indiquer qu’elle a trouvé un bâton de rando égaré qu’elle a planté au milieu du chemin, cherchez l’erreur…!

Plus haut, nous nous arrêtons près d’une dalle rocheuse naturelle et verticale appelée «la pierre des fusillés», en raison de la présence de 86 cupules ressemblant à des impacts de balles que l’on peut observer à la surface. Ce genre de monument n’est pas rare en France et est bien souvent associé aux dolmens et autres menhirs de la culture mégalithique. Nous musardons un peu…afin que le groupe se reforme.

Un peu plus loin, un long chemin forestier bordé d’immenses sapins nous conduit jusqu’à l’édifice majestueux de 70 mètres de haut et de 300 mètres de long, le barrage des Cammazes (ou barrage de Gravette) inauguré en 1956. Ce barrage crée une retenue d’eau d’environ 20 millions de m3 et permet d’alimenter 220 communes du Tarn, de l’Aude et de la Haute-Garonne. De plus, c’est un réservoir de 4 millions de m3, pour le seul canal du midi.

Après que l’un d’entre nous a joué le guide touristique (de très haut niveau) auprès de trois personnes en quête de découverte, en leur parlant de « la rigole » et de « la voûte de Vauban », nous empruntons un chemin sous la retenue, et pouvons admirer un versant rocailleux entier tapissé de centaines de perce-neiges et de jonquilles. La beauté est un jardin sauvage… La faim se faisant sentir, nous nous installons dans une clairière accueillante.

Le redémarrage s’effectue sur de larges chemins. Puis, nous dévalons une sente au milieu d’une forêt qui semble avoir essuyé le passage d’un ouragan, tellement il y a de troncs, arbres et branches enchevêtrés, emmêlés. En retrouvant un chemin forestier, un vent fort nous pousse, sans ménagement, dans la vallée et ce, à toute vitesse.

La randonnée « des deux versants de Durfort » est très exigeante pour les guides, car elle nécessite constamment d’avoir un œil sur la carte et un autre sur le GPS. Ghislaine, qui ne s’est pas trompée de direction une seule fois (chapeau la miss !!!) doit être chaleureusement félicitée. On espère simplement qu’elle ne va pas se retrouver avec un strabisme divergent…En effet, elle n’a pas eu la moindre seconde à elle pour admirer le paysage et tout juste le temps de regarder où elle mettait les pieds…  Heureusement de gentils collègues à elle sont venus spontanément lui apporter leur aide (Michel BS, Claudine, Joël…) tout au long des 20 km (pour 580m de dénivelé).

Bref, une belle rando en pleine nature, conclue en beauté à Revel, au Westie bar, avec un pot offert par Joël (merci à lui). Henry Russel disait : « Si j’ai trop aimé la nature, j’ai au moins une excuse, c’est que jamais elle ne m’a fait verser une larme. Je ne puis en dire autant des hommes ».

Jean-Michel

Cr Sorèze le 25 mai 2023

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