CR de Jean-Michel – Lastours- (Aude) – le 20/11/2025 – menée par Hubert.

CR de Jean-Michel – Lastours- (Aude) – le 20/11/2025 – menée par Hubert.

Véritable trésor au sommet de la montagne, les Châteaux de Lastours sont les témoins d’un passé glorieux façonné il y a 4 000 ans par les hommes et les femmes ayant découvert les richesses de la Montagne Noire. L’exploitation des minerais remonte à la période Romaine, la montagne des Barrencs, située en face de l’éperon rocheux, abrite en son cœur une multitude de galeries ayant servi à l’extraction du cuivre, de l’argent, du plomb et de l’or. Outre les différentes découvertes archéologiques, les écrits attestent pour la première fois de l’existence du site de Cabaret en 585.

Au cours du XIIᵉ siècle, sont construits les trois châteaux sentinelles : Cabaret, Quertinheux et Surdespine. Les seigneurs de Cabaret ayant prêté allégeance au vicomte Raimond-Roger Trencavel de Carcassonne, leur influence grandit, tout comme la seigneurie qui prospère par l’exploitation de ses richesses minières. Pour affirmer le pouvoir de l’église de Rome et sa grandeur, le Roi de France, Louis IX (Saint Louis), ordonne la destruction des châteaux. Ce n’est que quelques années plus tard, que le Roi demande à ce qu’ils soient reconstruits. Ce ne sont pas trois mais quatre édifices (avec la Tour Régine) qui sont érigés sur le sommet de l’arête rocheuse. Depuis ce jour, les quatre Châteaux de Lastours trônent en ces lieux et gardent la majestueuse Montagne Noire.

Nous sommes 16 Floripèdes frigorifiés (10 châtelaines, 6 troubadours) à enfiler nos chaussures sur le parking situé à l’entrée du village. Hubert, le guide du jour, très compatissant, donne le signal du départ et nous propose un petit échauffement à sa manière avec deux pas en avant, trois en arrière, puis encore trois pas en avant et de nouveau deux en arrière. On est chauds. Nous voilà sur un beau chemin qui grimpe au milieu des oliviers, des pins sylvestres, des chênes verts et des figuiers. La végétation méditerranéenne s’étale devant nous, pour notre plus grand plaisir.

Moins esthétique, le puits Castan et sa grande poulie, dont le chevalement est particulièrement imposant nous renvoie à un passé industriel qui a fortement marqué ce territoire. De la mine, on extrayait du cuivre, de l’argent et de l’or. De l’or au soleil…le site minier se reconvertit en 2010 dans la production d’énergie solaire. Au village de Villanière, un panneau interroge : de ce qui sort de la mine, quel est le plus précieux ? Le charbon, le fer ou l’or ? Réponse non, c’est l’homme ! Toujours facétieux le guide délaisse ses collègues randonneurs qui n’écoutent rien… et préfère s’occuper de deux jolis petits ânes qui, il faut bien le dire, ont bonne mine.

Peu après avoir effectué une pause, nous nous propulsons  sur une très sévère côte avec de la terre et des cailloux qui se dérobent sous nos chaussures. Bizarrement, la troupe s’étire et les bavardages cessent. Nous sommes sur le chemin des mineurs. Arrivés en haut nous sommes un peu essoufflés. Le guide blagueur annonce, mine de rien, qu’il faut faire demi-tour…Heureusement, il n’en est rien. Soudain, l’influenceur Bernard insiste fortement pour que nous fassions un détour afin d’aller voir un point de vue. Le guide sympa, rumine dans sa barbe. Finalement, il valide ce petit supplément en aller-retour, tout en prenant soin d’indiquer à tout le monde qu’il n’y a pas d’obligation. Quelques  privilégiés ont la bonne idée d’écouter  le duo «Hubernard» (quand l’un dit blanc, l’autre dit noir…). Ils se retrouvent devant un panorama absolument exceptionnel avec devant eux les quatre châteaux et les cyprès majestueux qui ajoutent à la magie du site, avec au loin la chaîne des Pyrénées dans les nuages.

Nous évoluons maintenant dans la forêt, sur de vieux chemins (soutenus ou bordés de murs de pierres) qui permettaient aux anciens de sillonner la région. Il s’agit d’un témoignage du passé et on a l’impression que chaque pierre a une histoire et chaque fissure un secret. Comme il est midi lorsque nous arrivons dans les Ilhes…, nous trouvons une place au soleil (et à l’abri du vent), afin d’attaquer un casse-croûte bien mérité.

Le redémarrage s’effectue avec une belle grimpette au programme, agrémentée d’une odeur tenace de thym. A Fournes-Cabardes seul un chien sympathique nous accueille, le village est désert. A Limousis, c’est la même chose. Aussi, afin d’essayer de réveiller ces maisons endormies, une pièce de théâtre improvisée débute. Il s’agit d’un drame en deux actes. Premier acte, la troupe est aux abois. Les hommes gesticulent pendant que les dames essuient une larme au coin de leurs jolis yeux. On a perdu le guide ! Deuxième acte, le guide arrive. Il vocifère. C’est un classique ! La troupe salue le public absent et continue son chemin.

Un étroit sentier, avec des passages où il est conseillé de bien garder son équilibre, nous ramène à Lastours. Au détour d’un virage s’offre à nous une vue somptueuse sur les quatre châteaux. Ces ruines, éclairées par une belle lumière de fin de journée d’automne, se détachent dans un ciel bleu d’une pureté remarquable. Une vraie belle carte postale. Pourquoi quatre châteaux ? Qui était la princesse au collier ?…Pour ceux qui souhaitent tout savoir sur les châteaux de Lastours, il est possible de se rendre sur le site suivant  https://share.google/OtnP5XuBWLyATmsj2

Arrivés aux voitures après 18 km pour 870 m de dénivelé, nous sommes tous ravis d’avoir passé une aussi belle journée de pleine nature. Bernard a eu grandement raison de mettre au programme cette randonnée magistralement dirigée et animée par Hubert. Le Cabardès est constitué d’espaces ouverts ou encaissés qui hésitent entre montagne et Méditerranée, entre châtaignier et olivier. C’est d’une sobre beauté. Guillaume Apollinaire écrivait : « mais ici comme ailleurs, je le sais, la beauté n’est la plupart du temps que la simplicité».

 

Jean-Michel

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