L’air est frais et piquant sur le parking du col du Portet D’Aspet (1069 m), mais le ciel bleu et la perspective d’une belle journée de montagne réjouissent les yeux et réchauffent les corps. Nous sommes 12 Floripèdes (parité parfaite). Sur le large chemin caillouteux, Joël, le guide du jour, nous présente, notamment, le Pic de la Calabasse (2210m), le Cap de Gauch (2148m) et le majestueux Valier (2838m).
Dans une hêtraie dénudée, nous évoluons sur un doux tapis de feuilles sur un chemin forestier avant d’emprunter une jolie sente pentue qui zigzague dans forêt. Le gazouillis des oiseaux est parfois troublé par les geais qui cacardent ou bien cajolent. À l’orée du bois, nous apercevons la cabane de Cornudère. Le sentier est recouvert d’une infime couche d’une neige tombée la veille au soir.
Arrivés au Pic de Cornudère (1608m), le large panorama est somptueux. Au premier plan, il y a les vallées recouvertes de forêts d’où émergent quelques maisons aux tuiles qui scintillent, ensuite au deuxième plan, se dressent les Pyrénées majestueuses et fières dans un silence immaculé. Le guide suprême est dans son jardin, il énumère le nom de tous les principaux sommets, du Pic de Saint Barthélémy jusqu’au Pic du midi de Bigorre. On aimerait partager sa science. Toutefois, avec une application dédiée, Michel BS, parvient à rajouter quelques noms de cimes. A l’opposé des pics, la plaine, elle, est sous une couverture épaisse de nuages.
A l’amorce de la redescente, des Floripèdes, skieurs en herbe, tentent et réussissent les premières glissades de l’hiver (avec réception sur les fesses). L’estive recouverte d’une croûte de neige est aussi craquante que le paysage. Comme il est l’heure de déjeuner, le guide propose à chacun de choisir un rocher pour siège. Est-ce la beauté du paysage ou l’absence de bavards, toujours est-il que nous nous installons dans un grand silence méditatif. C’est un vrai recueillement, afin sans doute de mieux vénérer dame montagne couronnée de neige. Il est vrai que le spectacle que nous avons sous nos yeux est tout simplement magique. Quelques frêles nuages, aussi blancs que des flocons, commencent à envelopper d’un voile discret les plus hauts sommets.
La fraîcheur des lieux n’incitant pas vraiment à faire la sieste, le guide nous propose de nous réchauffer sur un chemin de crête de luxe, jusqu’au col de Saraoute (1502m). Un beau raidillon réchauffe nos mollets. Nous dérangeons quelques vaches, et faisons de l’équilibre sur des rochers enneigés afin de rejoindre le col des passagers (1478m). L’intention de quelques-uns de poursuivre jusqu’au pic de Paloumère est vite anéantie par le guide qui rappelle opportunément que nous sommes en novembre et que la nuit tombe vite…A défaut d’aller à Paloumère, nous entonnons une chanson dans laquelle il est question de montagnes et de Pyrénées ! La descente dans le bois, quelquefois sur la neige, parfois sur la boue ou sur des roches glissantes donne lieu à quelques glissades se terminant par des chutes heureusement sans gravité.
Le retour aux voitures se fait allègrement et le verdict tombe, nous avons parcouru 14 km pour 760 m de dénivelé. Pas mal ! A Aspet, le guide est félicité pour nous avoir emmenés sur des sentiers, certes de moyenne montagne, mais qui permettent d’évoluer dans un écrin de beauté aux panoramas à couper le souffle. Les boissons chaudes ou fraîches avalées au bar le Cagire sont accompagnées de gâteaux (offerts par Christine, Claudine, Hubert). Un passage obligatoire à la charcuterie…du Cagire permet à tout un chacun de rentrer à Toulouse avec des provisions composées d’acide gras dits «saturés » qui sont essentiels à l’organisme.
Tout le monde est ravi de cette parenthèse enchantée et d’avoir pu marcher sur les premières neiges avec une vue permanente sur la splendide chaîne des Pyrénées, au cœur de la nature tout simplement. Un ami randonneur de la vallée d’Ossau, qui aurait sans nul doute apprécié la rando du jour, me rappelait récemment la citation suivante d’Henry Russel : « les Pyrénées sont capables de donner aux saints du ciel la nostalgie de la terre ».
Jean-Michel
Cher Jean Michel ton talent et ton humour ne sont bien entendu plus à démontrer, mais après avoir bien déliré toute la journée autour de chat GPT je n’ai pas pu résister, désolée !
Que de poésie dans ton compte rendu Jean Michel ! il est vrai que cette magnifique balade sur les crêtes nous y invite …cependant dis-nous tout : aurais-tu fait appel à IRIS sur la route du retour pour composer cette belle page !!!
Bien entendu que j’ai essayé très chère Ghislaine. Mais de la même façon que Joël ne veut pas entendre parler de chat GPT, l’intelligence artificielle ne veut pas me parler de Joël, elle dit qu’elle ne le connaît pas… Donc, il ne me restait plus qu’à faire travailler mon intelligence (certes pas très grande) qui n’est pas artificielle. De plus pour l’humour, avec IRIS c’est pas gagné !