CR de Jean-Michel – Séjour Andorre – Pic de Coma Pedrosa – du 16 au 18 septembre 2025 – menée par Joël.

CR de Jean-Michel – Séjour Andorre – Pic de Coma Pedrosa – du 16 au 18 septembre 2025 – menée par Joël.

Aqui Radio Andorra ! Depuis le mois de juin, d’intrépides Floripèdes sont sur la même longueur d’onde.., afin de faire un sommet emblématique dans les Pyrénées à la rentrée. Le choix de Joël et Ghislaine se porte finalement sur le toit de l’Andorre : le Pic de Coma Pedrosa (2942 mètres).

Jour 1

Nous sommes 13 Floripèdes (8 freluquets, 5 médisantes) sur le parking de la station de ski d’Arinsal, dans la vallée de la Massana, à enfiler nos chaussures. Il fait un temps magnifique. Après un casse-croûte vite avalé, Joël nous dévoile le programme et nous attaquons aussitôt la piste forestière. Nous évoluons sur le GR11 qui traverse les Pyrénées d’un bout à l’autre, d’est en ouest, en territoire espagnol, sur environ 770 km, du cap de Creus au cap du Figuier.

Un peu physique, cette première partie sollicite nos muscles avec quelques solides montées. Nous traversons les rivières du Pla de l’Estany et de Coma Pedrosa. Le bruit apaisant de l’eau, l’ombre des arbres, la cascade merveilleuse que nous apercevons lorsque nous levons le nez, tout ceci est très prometteur. Au fur et à mesure, la forêt fait place à une végétation plus rase. Après une ultime côte nous atteignons le refuge, à quelques 2272 mètres d’altitude (2h38, 5km, 726 m de dénivelé). Celui-ci est niché dans un vallon baigné de soleil, les murs sont en pierre et la toiture en ardoise.

La simple vue de cet imposant chalet de montagne nous immerge dans une atmosphère authentique, chaleureuse et…rustique. L’accueil est bon, mais… on nous indique rapidement que pour la douche, il faudra repasser ! La débrouillardise des Floripèdes est bien connue. Ainsi, à tour de rôle, nous allons nous laver dans une salle de bain dernier cri, avec une étendue d’eau (proche du refuge) d’environ cinq hectares, entre de belles montagnes avec le soleil pour…unique témoin. A une exception près cependant. En effet, de l’étage du refuge nous pouvons assister à une scène cocasse. L’un d’entre nous, qui possède un corps de rêve d’une blancheur immaculée.., attire l’attention non seulement d’une jeune randonneuse, mais aussi…d’un troupeau de chevaux !

Bref, après ce spectacle de l’apollon sortant des eaux du lac sous des regards ébahis, chacun est détendu et vaque à ses occupations. Certains font leur lit, d’autres lisent ou sont sur leur portable, d’autres encore travaillent leur espagnol avec une jeune et adorable infirmière Colombienne qui parcourt les montagnes, toute seule, à la vitesse de l’éclair. Le repas du soir est copieux. Ensuite, la fatigue aidant, nous prenons place sur nos matelas car, comme le disait Raymond Devos, « se coucher tard nuit… ! ».

Jour 2

Après une nuit riche en bruits divers… et assez pauvre en sommeil (un grand classique des refuges de montagne), un lève-tôt allume, sans sommation, la lumière du dortoir ce qui fait hurler de rage la meneuse des médisantes par ailleurs adepte des grasses matinées.  Nous descendons prendre un petit déjeuner léger. Ensuite, nous réglons nos dettes et reprenons notre chemin. Nous traversons un paysage splendide fait de petits sapins, de rochers, de myrtilliers et de rhododendrons. Le ciel est tout bleu et le soleil déjà bien présent  provoque un déshabillage rapide.

La montée sur le flanc de la montagne pour atteindre la crête grimpe fort : plus de 500 mètres de dénivelé sur environ un kilomètre et demi. Une bonne partie de cette escalade se fait sur des amas rocheux. « Les rochers sont plus sages que les hommes, car aucun ne cherche à prendre la place d’un autre » écrivait Henry Russel inventeur du pyrénéisme d’exploration.  Avec des vues pareilles, entre les lacs d’un côté et la vallée en contrebas, l’expérience est mémorable. « Il faudra bien conserver, en mémoire, cette journée dans nos souvenirs de montagne » déclare le guide, pendant que Ghislaine évoque le dépassement de soi. En effet, il nous faut trouver notre rythme, poser nos pas et profiter du paysage qui s’offre à nous. Nous longeons de magnifiques petits lacs qui sont autant de coins de paradis, dans tout ce qu’ils ont de plus envoûtant. Plus haut, nous abordons une dernière partie assez technique sur une longue crête rocheuse, qui demande pas mal d’efforts et une concentration de tous les instants.

Pour notre plus grande satisfaction, toutes les randonneuses et tous les randonneurs de notre groupe si sympathique, parviennent au sommet du Coma Pedrosa. C’est une performance, car l’altitude affichée est de 2942 mètres, au plus haut sommet des Pyrénées d’Andorre. La photo des 13 randonneurs est effectuée. Nous avons droit à un panorama grandiose et imprenable sur toute la chaîne des montagnes environnantes. Nous avons l’impression d’embrasser le monde… « Quand la montagne vous a pris le cœur, tout vient d’elle et tout vous y ramène..”  disait le Pyrénéiste et géographe Franz Schrader.

Après avoir bien profité de l’instant, nous entreprenons la descente en changeant de versant. Cette option étudiée par Joël  s’avère être excellente car le sentier est moins parsemé de passages techniques que de l’autre côté. De plus, il nous mène vers le lac Nègre, un superbe lac d’altitude niché entre les pics, avec des eaux sombres. Nous nous installons pour le déjeuner un peu en amont de ce lac.

Après notre pique-nique, nous longeons le lac et rejoignons le tracé que nous avions pris à l’aller, cette fois-ci pour descendre jusqu’à notre point de départ du matin, c’est à dire le refuge. Une longue halte nous permet de récupérer avant de reprendre la très, très longue descente dans la forêt, en compagnie, l’espace de quelques secondes trop courtes, de notre bondissante Colombienne chérie. Beaucoup plus bas, la fatigue commence à se faire sentir…A l’arrière du peloton, une petite chute sans gravité est signalée. Aussi, après un dernier regroupement, c’est avec un sentiment de soulagement que nous arrivons à Arinsal, en empruntant…une piste de ski.

La soirée à l’hôtel Coma à Ordino (un excellent choix des organisateurs) est très agréable entre douche chaude.., apéritif, repas avec nappe blanche, serviette blanche et mets délicieux. A table, les plaisanteries fusent, les rires à gorge déployée sont légion, tout ceci permet de conclure en beauté une somptueuse  journée de montagne. Il ne fait aucun doute que chacun est heureux d’avoir vaincu le Coma..!

Jour 3

Après avoir fait les « jeunes » hier toute la journée, le retour à la réalité est violent. En effet, le club du troisième âge des Floripèdes, monte dans un bus de 57 places…! La raison est toute simple, l’accès au pont Tibétain ne peut se faire qu’en bus depuis le village de Canillo, ou du parking du Mirador del Roc del Quer où nous sommes. Heureusement, le trajet ne dure que cinq minutes et déjà nous revoilà à arpenter les chemins.

Inauguré en 2022 le Pont Tibétain de Canillo, est la grande nouveauté touristique dans les Pyrénées. Il s’agit d’une spectaculaire structure métallique suspendue par quatre câbles au-dessus du vide dans la vallée du Riu, à plus de 1875 mètres d’altitude. Sa longueur est de 603 mètres, sans aucun pilier, ce qui en fait le 2ème pont tibétain le plus long du monde ! La hauteur au-dessus du vide est de plus de 150m au centre du pont. Celui-ci est d’un mètre de large et est uniquement adapté aux piétons pour une capacité de 600 personnes.

A l’exception d’une danseuse d’opérette et d’un pourtant vrai montagnard (tous deux redoutant un peu l’exercice…) onze téméraires franchissent la passerelle très facilement (grâce à la start-up Aubert qui s’est chargée de prendre les billets sur internet). Après le pique-nique, nous effectuons une autre attraction hautement recommandée : une passerelle en partie en verre qui doit provoquer « la plus grande montée d’adrénaline de notre vie ». Bernard rappelle à qui veut bien l’entendre qu’il ne faut pas croire tout ce qui est dit dans les spots publicitaires. Combien il a raison. Car oui, la vue est agréable, mais pour la montée d’adrénaline, l’ascension du Pic de Coma Pedrosa, c’est quand même autre chose !

Sur la terrasse du bistrot voisin, un café permet de clôturer la sortie Andorrane. Nous en profitons pour remercier très chaleureusement le guide Joël, l’organisatrice Ghislaine et le serre file Pierre D. « Un séjour magnifique » dira pour résumer l’un d’entre nous. On pourrait ajouter qu’au-delà de la performance sportive indéniable, de la météo de rêve que nous avons eu la chance d’avoir, l’ambiance a été remarquable au sein du groupe et l’on n’a pas manqué de motifs de bien rigoler ensemble. L’aventure du Coma Pedrosa se termine en beauté par une salve d’applaudissements mérités à l’attention des organisateurs. On recommence quand ?

Jean-Michel

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