C’est sous un ciel Sorèzien bien encombré de nuages que 17 Floripèdes (9 supérieures et 8 moines) se préparent à emprunter le chemin de l’oppidum en quittant le parking de l’Abbaye-Ecole Royale de Sorèze. Le chemin est agréable et grimpe paisiblement dans la forêt. A l’orée du bois, quelques dalles exigeantes, le plus souvent disposées en marches, obligent les stars des Floripèdes à faire attention à l’endroit où elles posent leurs pieds, comme le font actuellement les vedettes de cinéma sur le tapis rouge de Cannes.
Nous continuons le chemin vers l’oppidum de Berniquaut. C’est sans aucun doute un des plus beaux belvédères de la région (568 m d’altitude). Il domine la ville de Sorèze et le village de Durfort. Au sommet de ce relief imposant, composé de calcaires vieux de plus de 540 millions d’années, nous déambulons sur les traces des habitants qui s’y sont succédés, du Néolithique au XIIe siècle. La vue sur la plaine du Lauragais est splendide.
En contrebas de l’oppidum, des panneaux nous renseignent sur les sites alentours et sur la carrière où sont exploités les granulats de la roche sédimentaire carbonatée (la dolomite). En continuant notre périple, le bruit de la carrière s’estompe peu à peu, alors qu’une légère brume nous tient compagnie. Plus loin, sur le plateau, dans un cadre verdoyant, Christine propose l’arrêt repas à la chapelle Saint-Jammes de Bezaucelle, tout proche de l’arbre vedette du coin.
La Chapelle Saint-Jammes a été fondée entre le début du XIe siècle et le début du XIIe siècle à une époque où le culte de Saint Jacques est pratiqué. La chapelle a également été utilisée par les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle en suivant une voie de circulation empierrée passant à proximité. Quant au fameux hêtre, il est vieux de plus de 450 ans et possède un tronc de près de 6 mètres de circonférence. Il résiste aux vents d’Autant et du Cers. Même s’il est solidement ancré dans le sol, la main de l’homme est venue lui apporter un peu de soutien grâce à des tuteurs, car sa frondaison atteint près de 90 m. Il est à noter qu’il a remporté le concours national de l’arbre de l’année 2019, en représentant la région Occitanie.
Après que deux aimables dames ont distribué un excellent chocolat afin d’accompagner le café offert par la guide, le redémarrage s’effectue sur un chemin blanc encastiné, bordé de sapins immenses et de genêts d’or. Soudain, au-dessus de la carrière et de son bruit caractéristique, un chaud soleil provoque un déshabillage intempestif. La température s’élevant, les mines sont réjouies et la guide devient joueuse. C’est ainsi que nous avons successivement droit à une petite sente rigolote entre les rochers (on doit parfois pouvoir y rencontrer Indiana Jones), un splendide panorama sur Sorèze et un vote démokarstique afin de savoir si on prolonge un peu notre rando en suivant… le sentier Karstique du Causse de Soréze.
C’est à la quasi-unanimité que la proposition est retenue. Cela nous permet d’entrevoir la grotte du Calin (qui donne accès à un réseau souterrain de 9 km de galeries), la grotte des Gours (dont le nom vient des bassins d’eau dont les parois se forment par accumulation de calcite), la grotte sépulcrale (qui, comme son nom l’indique a été utilisée depuis l’âge du fer jusqu’au moyen âge comme lieu de sépulture).
Nous abordons maintenant une séquence pleine nature sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt amazonienne. Plus bas, au bord du mince ruisseau, les vrais explorateurs empruntent la bonne direction, alors que des « resquilleurs » entraînés par des guides pourtant chevronnés se contentent d’un petit itinéraire bis de pacotille. Les sept délinquant(e)s n’ont donc pas pu voir l’endroit magique où les eaux entrent dans la roche calcaire, façonnant lentement le réseau souterrain jusqu’aux résurgences.
Ensuite, une longue et sympathique descente, qui ressemble quelques fois à un tunnel de verdure, nous ramène à Sorèze. Le final est un peu humide et quelques un(e)s d’entre nous tentent des figures acrobatiques…Les gosiers eux sont très secs, aussi une terrasse ensoleillée nous permet de nous désaltérer, grâce à un pot offert par Jacqueline et Christine, qui fêtent leurs anniversaires (merci à elles).
La guide du jour, qui a réalisé un sans-faute, reçoit les applaudissements fournis de la troupe pleinement satisfaite de cette belle journée. Après que Bernard a entonné l’air de « la caissière du grand café » et que de gros nuages noirs se sont accumulés au-dessus de nos têtes (pourtant notre homme chante plutôt juste, non ?!), les discussions vont bon train, qu’il s’agisse des chiffres du jour (18 km pour 550 m de » dénivelé) ou bien du futur séjour sur l’Aubrac et son célèbre aligot. Les Floripèdes arriveront-ils à battre le record du monde détenu par un Aveyronnais, à savoir faire filer l’aligot au-dessus de 6 mètres de haut ? l’Everest sur l’Aubrac en quelque sorte. Réponse la semaine prochaine.
Jean-Michel
Jean Michel, le retour ! Avec toi-même les absents, dont je fais malheureusement partie, peuvent revivre au plus près cette belle rando menée par Christine ! Bravo à tous les deux et une mention spéciale à notre barde pour sa participation vocale : Bernard chauffe toi bien la voix car tu as trois jours de prestations à nous proposer la semaine prochaine !