CR de Jean-Michel – Villasavary (Aude) – le 11/12/2025 – menée par JM.

CR de Jean-Michel – Villasavary (Aude) – le 11/12/2025 – menée par JM.

Dans les textes anciens, la cité de Villasavary apparaît en 1162 sous le nom de Villa Severic pour se transformer en  Villa Savaric en 1443. Les premières traces de peuplement sur la commune datent du VIe siècle. Le Lauragais étant un pays de vent et son exploitation agricole essentiellement faite de céréales, la multiplication des moulins à vent s’étendit dans toute la région. Villasavary en compta jusqu’à douze au début du XIXème siècle. Ce village se trouve au carrefour de grands itinéraires de randonnée pédestres. Il s’agit notamment : du sentier de Grande Randonnée GR7 qui traverse la France du nord au sud sur 1467 kilomètres, du tour du Lauragais  (133 km de longueur) et du sentier d’Avignonet à Fanjeaux appelé «les Collines du Vent » (environ 50 km).

Nous sommes 15 Floripèdes (9 belles, 6 loulous) sur le parking du stade à nous équiper. L’un d’entre nous, venu en stop…, tient absolument à être serre file. Le guide, assez clairvoyant, explique à la troupe qu’en raison des conditions météo, pour les panoramas, ce sera pour une autre fois. Comme il débute dans le métier personne n’ose grogner ou même demander le remboursement de la sortie… C’est donc dans une fantasmagorie laiteuse qui nimbe le paysage et transforme ses éléments qu’est donné le signal du départ, à 8h15. Cherchant à tout prix à faire diversion, l’animateur évoque les champs immenses de persil. Les randonneurs interloqués se demandent bien quel est l’intérêt du truc. Toutefois, en y… regardant de plus près, il s’avère que manger du persil, c’est bon pour…la vision !

Nous abordons maintenant le joli sentier des orchidées, sans la moindre orchidée, car ce n’est pas la saison. Décidément ce guide est vraiment trop fort ! Nous effectuons une jolie grimpette qui chauffe bien les mollets. Au niveau des sens, nous pouvons utiliser l’odorat grâce à une insistante odeur de thym et aussi l’ouïe grâce aux aboiements des chiens et aux piaillements de quelques oiseaux. Pour la vue, on est de la revue. Pourtant, Oscar Wilde disait : « c’est l’incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume ».Tout en haut, nous marquons une pause. Nous devrions avoir droit à une vue à 360° absolument splendide sur les alentours. Vivaldi aurait aimé cet endroit. En effet, quatre tables d’orientation, évoquant chacune une saison, nous donnent des informations sur les paysages environnants : les collines de la Piège, le Pech de Bugarach, les sommets des Pyrénées… Face à nous se trouve un ancien oppidum, temple romain, puis cité médiévale de 3.000 habitants, aux fortifications dotées de 14 tours (détruites au cours des temps), Fanjeaux est accroché à son promontoire rocheux. Quelques paroles de terroir, touchant à la ronde des saisons, sont proposées à la lecture des visiteurs.

Peu après, nous rencontrons un agriculteur qui joue avec son véhicule tout terrain. Il s’agit d’un berger qui garde ses moutons en compagnie d’un Patou. Info ou intox, le loup aurait attaqué son troupeau. A pas de loup, nous repartons entre chien et loup. A l’approche de Noël, il est question de menus sur les chemins (huitres, foie gras, langouste, tournedos…). C’est bien connu, le Floripède est un gourmet et un gourmand. Peu à peu le brouillard se dissipe, quelques coins de ciel bleu apparaissent. Soudain, éclairé par un rayon de soleil, nous apercevons le village de Laurac le Grand, qui a donné son nom au Lauragais et présente le plan circulaire d’un castrum type avec des ruelles entourant l’église qui occupe le point le plus haut. C’est le plus beau castrum cathare du coin. L’église est gigantesque. Il s’agit d’un bâtiment prestigieux de la Reconquête catholique comme à Fanjeaux, Saint Félix ou Avignonet. Au début du XIIIème siècle, la seigneurie de Laurac est très puissante. Elle a, à sa tête, Aimery de Laurac et de Montréal, l’un des seigneurs les plus importants de la région. En 1211, le terrible Simon de Montfort s’empare du village qui abritait des communautés cathares. Plus tard, Catherine de Médicis (née en 1519 à Florence et morte en 1589 à Blois) hérite du comté qu’elle érige en Sénéchaussée Ducale en 1551, puis en Sénéchaussée Royale.

Comme le brouillard disparait peu à peu, le guide, très débrouillard…, propose une petite variante de façon à corser la difficulté en gagnant de l’altitude (tout est relatif). Ensuite, nous avons droit à une petite séquence émotion dans une descente afin de retrouver le sentier. Lorsque nous nous installons sur la petite place du village, les cloches sonnent à toute volée. Il est midi et le guide a gagné son pari. L’endroit est sympa et chacun trouve une place assise, soit sur un banc soit sur un petit muret.

Lors du redémarrage, nous effectuons le tour de l’église récemment restaurée, puis nous en profitons pour découvrir quelques curiosités. Parmi elles, on peut citer la Porte Saliège qui gardait l’une des entrées du village, un mur très ancien appelé « le mur de Blanche », portant le souvenir pathétique de Blanche de Laurac (seigneuresse du lieu et haute figure du catharisme Lauragais), quelques restes de remparts, enfin des silos à grain du moyen-âge… Plus bas, nous empruntons le chemin de l’Autan, alors que le vent commence à souffler en rafales.

Des chemins splendides, sous un soleil maintenant bien présent, nous conduisent vers une ferme équestre et un champ de lavandin. Peu après avoir dépassé Besplas, le guide nous offre une montée très sévère dans une forêt de pins et de chênes verts. A l’orée du bois, une nouvelle table d’orientation nous permet, maintenant que nous avons retrouvé une pleine vision, d’apprécier la diversité des panoramas au milieu de magnifiques cyprès et de voir si loin que l’on n’en revient pas.

Nous apercevons Villasavary sur son rocher. Nous sommes à présent sur un très beau chemin enherbé qui se termine au bord d’une petite étendue d’eau. Le guide profite d’un regroupement pour féliciter toute la troupe car personne n’a bronché dans la matinée brumeuse. De plus, il a régné une bonne humeur ambiante qui est à souligner, enfin chacun s’est appliqué à gravir les nombreuses montées sans mot dire, ni maudire l’organisateur de la journée. Rapidement, nous retrouvons nos voitures après plus de 20km et plus de 600mètres de dénivelé. Bravo ! Ensuite, pour la troisième mi-temps, nous nous arrêtons au pub Twickenham de Castelnaudary afin de nous délecter de tonnes de gâteaux apportés par ces dames et d’une boisson chaude où fraiche. La réalité c’est ce qui reste quand le brouillard se lève.

Jean-Michel

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