Je souhaite commencer mon compte-rendu comme Mireille a terminé le sien, un 20 déc. 2018 : « Pierre, décidément, il assure jusqu’au bout ! » :
Temps ensoleillé (un avant-goût de notre futur climatique), balade, histoire, repas partagé, conférence sur la passerelle, rencontre avec Vincent & Didier, tous les ingrédients pour ce moment partagé par (seulement) 28 Floripèdes. Les absents ont toujours tort ! Et Pierre assure.
Premier moment,
Hautpoul, sur son éperon rocheux sur le versant nord de la Montagne Noire, suite au dénivelé de la journée (230m), la rue principale, son château qui date des Wisigoths comme l’atteste un mur en arrête de poisson, la conférence de Vincent capable de conter 20 siècles en 20 minutes, les romains, les Wisigoths, Simon de Montfort, avril 2212, le Maréchal Soulte, la naissance de Mazamet, sa richesse en tant que capitale mondial du délainage, « sorte de ville américaine en plein Languedoc », ses télex, ses banques (en 1950, 50 usines de délainage), ses jardins, son déclin à partit de 1970 avec l’émergence du cuir synthétique, la montée en puissance des pays asiatiques et en 2004 la fermeture de la dernière usine.
Le délainage, technique qui consiste à traiter les peaux de moutons pour séparer la laine du cuir sans abîmer le cuir, par le procédé dit procédé de l’échauffe. En fait des rivières comme l’Arnette il en existe partout, le développement de Mazamet, c’est l’échauffe (fermentation controlée par le maître Lainier) qui l’explique (en partie).
L’Échauffe
- le trempage : c’est la toute première phase du délainage. La peau de mouton est très sale et saturée d’impuretés. Lors du storage, les balles aux départs de peaux sont salées, avec du gros sel. Alors dès que ces peaux arrivent à l’usine de délainage, c’est le « grand bain ». Et pour ce « trempage » un bain d’eau simple, mais non calcaire, suffit ;
- le sabrage, cette opération a pour but de séparer le poil longitudinalement (le peigner) et de poursuivre le nettoyage de la peau ; on obtient « laine lavée à dos » ;
- le re-trempage : c’est la troisième phase du délainage. Cette fois-ci le délaineur va retremper la peau dans un bain contenant un catalyseur. Il s’agit ici d’en accélérer l’ouverture des pores et de permettre un peu plus tard de libérer les précieux poils ;
- l’étuvage, quatrième phase du délainage, phase très critique. En fait c’est une fermentation dans des étuves à 37 °C qui va permettre de séparer peau et laine ;
- le pelage. séparation du poil de la peau, au début opération manuelle très contraignante puis mécanisée ;
- le lavage à fond. À l’issue de la phase de pelage, la peau et la laine sont séparées. La peau est séchée et donne le cuirot, qui sera envoyé à la mégisserie. La laine est trempée dans un bain de soude concentrée et de savon. On obtient la « laine lavée à fond ».
Deuxième moment, le repas partagé,
Tout est prévu, ombre, tables, chaises, frigos…
Pierre nous présente Didier Alran et l’apéritif somptueux commence, on trinque, olives et pastèques, amuses-gueules et gougères, cris et rires en dérive :
« et flacons de circuler, jambons de trotter, gobelets de voler, brocs de tinter ! »
Délicieux repas partagé des Floripèdes, Mardi, jeudi, mercredi, sans apartheid, L'entraide nature, pas besoin de barmaid, Enchanteur, joyeux, féérique intermède.
Les plats se succèdent, viandes et salades, mets qui nous réunit et met qui nous unit, fruits et pâtisseries, vins rosés, blancs, rouges, cidres, eaux pétillantes ou pas.
Bravo à tous et à l’année prochaine !
Troisième moment, la seconde conférence de la journée
Didier est l’instigateur de la passerelle d’Hautpoul, l’idée lui est venue lors d’un voyage au Canada, le but, re-dynamiser le tourisme à Mazamet. Pari réussi. La passerelle, un tablier transparent à 70 mètres au-dessus de la vallée de l’Arnette, longueur 143 m, largeur, 1,2 m, 18 tonnes de fer !
Une journée riche de culture ; on reviendra. À quand la restauration des jardins de Cormouls-Houlès ?
jp
Photos et CR me font vraiment regretter d’avoir raté cette journée ! Bravo à Pierre le super organisateur et à J-Pierre le reporter !
Il parait que la passerelle a déjà attiré plus de 300 000 visiteurs depuis son ouverture en septembre 2018 ( malgré le Covid ) et qu’il y a maintenant 7 commerces à Hautpoul qui n’en comptait qu’un ! Le pari de Didier Alran est donc atteint. On s’en réjouit !
Mireille