CR de Mireille – Bach (46) – 21 avril 2022 – menée par Georges Guitart

La visite guidée des phosphatières du Cloup d’Aural, situées à Bach à une trentaine de km de Cahors, que Georges avait prévu depuis longtemps, a constitué le moment fort de la journée. Pendant une  heure, une jeune guide très compétente nous a raconté cette histoire minière passionnante de la fin du XIXe siècle avec l’exploitation du minerai de phosphate utilisé à l’époque comme engrais pour l’agriculture. En descendant au cœur de cette phosphatière,  20 mètres sous terre, les 17 floripèdes ont pu remonter le temps et comprendre l’évolution de la faune, flore et des climats sur plus de 30 millions d’années. Dans ces canyons étroits creusés dans la roche calcaire, l’abondante végétation de fougères diverses, de 13 espèces d’orchidées, de multiples arbustes, de mousses épaisses, semble sortir de l’époque des dinosaures. Car le site dévoile également un trésor paléontologique, 600 espèces d’animaux fossilisés dont nous admirons quelques échantillons au fond du gouffre (ours, tortue, tigre à dent de sabre, cadurcothère, bête sauvage de Cahors, hybride entre le rhinocéros et le tapir qui pesait autour de 800 kilos. de plus de 30 millions d’années).

C’est un pharmacien de Caussade, Jean-André Poumarède qui est à l’origine de l’aventure. En 1865, il remarque que le blé était plus vert et plus haut dans certaines parties des champs. En creusant la terre, Il trouve des débris osseux et des nodules, fait des prélèvements et des analyses qui révèlent une teneur de 70 à 80 % de phosphates. Les Anglais sont plus intéressés par l’exploitation de ces mines que les Français. Mais ces derniers finissent par se sentir concernés, cherchent et découvrent des centaines de gisements dans tout le Quercy, à 50 km à la ronde. La production est telle qu’elle fait vivre des centaines d’ouvriers. La majeure partie est acheminée sur des gabarres  qui descendent le lot ou par chemin de fer depuis Saint-Antonin-Noble-Val vers le port de Bordeaux, puis vers l’Angleterre par voie maritime. Malheureusement les gisements s’épuisent et la plupart des phosphatières ferment vers 1887. Abandonnées, elles deviennent des décharges publiques. Il faut attendre 1992  pour qu’une association « Les Phosphatières du Quercy » décide de les valoriser en aménageant celle du Cloup d’Aural, à Bach. Le site ouvre au public en 2000. Elles sont toujours exploitées par les paléontologues.(Voir photos des panneaux explicatifs, prises par Jacqueline).

Après cette plongée dans les cavités profondes, nous avons besoin de nous réchauffer et de chasser l’humidité qui nous colle à la peau ! Nous n’aurons pas le moindre rayon de soleil de la journée ! Nous récupérons sacs à dos et bâtons dans les coffres des voitures et partons en direction du lavoir-papillon d’Escabasse, XVIIIè siècle.

Mais voilà que Patrick, le petit dernier arrivé chez les floripèdes, prenant sans doute le lavoir pour un plongeoir, monte sur la pierre mouillée (ou encore savonneuse depuis le temps ?) glisse des deux pieds, fait une cabriole à l’envers un peu amortie par son sac à dos, et finit son « enchainement » … dans le bassin plein d’eau qui lui arrive seulement aux genoux heureusement ! Il dit qu’il ne s’est pas fait mal et continue bravement la marche … qui nous emmène vers les grands puits romains eux aussi remplis d’eau, attention !

Pique-nique autour du joli lavoir de Varaire, sans chute, sans pluie et sans soleil !

De puits en lavoirs-papillon, de lavoirs en gariottes (cabanes de berger en pierres sèches), de gariottes en pigeonniers, de pigeonniers en maisons rurales et anciennes plus ou moins restaurées,  c’est un vrai plaisir de circuler sur les chemins bordés la plupart du temps de murets en pierre sèche, typiques du patrimoine du Quercy blanc lotois.

Pour terminer cette journée découverte, nous prenons un pot dans un sympathique café de Varaire.

Merci à Georges pour cette superbe rando culturelle inédite.

Mireille

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