Ce mardi 22 mars nous sommes nombreux à prendre la route sous la direction de Georges. Il nous conduit aux portes de la vallée du Girou, au joli village haut perché de Montjoire.
Vers l’an 1200, Montjoire était constitué de quelques feux regroupés autour de l’église située sur le lieu dit Montjoire Vieux. Quelques hameaux se serraient aux alentours de cette place forte située sur le point culminant : la Place du Fort.
Montjoire ayant accueilli sous la domination romaine un temple en l’honneur de Jupiter, ce toponyme tire son nom du latin « monte Jovis » qui signifie « mont de Jupiter ».
Georges nous rassemble autour de la croix de La Bourrelle et capte notre attention en nous résumant son histoire. Au printemps 1211, le Comte de Foix Raymond-Roger, apprenant que les croisés devaient passer par (Mongey) Montjoire, leur tendit une embuscade entre « En Brousse » et « la Bourelle » le long du chemin de la Magdeleine. La bataille s’acheva par une victoire écrasante des soldats du midi, laissant le lieu jonché de cadavres ennemis. Par crainte de la peste, les habitants de Montjoire Vieux ensevelirent à la hâte tous les morts dans le fond du ravin et les recouvrirent avec la terre du talus. Le lendemain, une croix fût érigée sur le point le plus haut. Cette croix, aujourd’hui en ferronnerie, porte témoignage de cet épisode sanglant. La vengeance des Croisés fut terrible, à la hauteur du massacre perpétré par les hommes de Raymond-Roger. En effet, les armées de Simon de Montfort qui revenaient du siège victorieux de Lavaur exterminèrent la plupart des habitants, brûlèrent et rasèrent le village, y compris le château et l’église.
Le nouveau village de quelques 300 habitants environ se développa autour de la Place du Fort, endroit qu’il occupe encore de nos jours.
Montjoire eut à endurer l’Inquisition, la guerre de Cent ans qui fit rage en Aquitaine-Guyenne-Gascogne et les guerres de religions qui divisèrent profondément le sud de la France.
Ces épisodes tragiques ont laissé de nombreuses traces dans sa toponymie :
- Le lieu dit « Les Convertigues » était le lieu où l’Inquisition réunissait les nouveaux convertis,
- Le lieu dit « Les Condoms » était en revanche le lieu où l’Inquisition réunissait les fidèles à la foi cathare,
- Enfin la côte de « La Cramantina » tient son nom du lieu où l’on brûlait les hérétiques…
Un ciel bleu oublieux de ces tragédies nous accompagne sur les chemins des coteaux du Girou. Les arbres dépouillés n’ont pas encore ressenti le souffle du printemps. Leurs branches noires disputent le ciel aux blancs sommets des Pyrénées.
Nous clôturons cette boucle de 11 km en rejoignant la statue de Jeanne d’Arc qui veille sur notre parking.
Nous profitons encore une fois de magnifiques vues panoramiques que nous décrivent deux tables d’orientation.
Cemardi notre joyeuse équipe s’est mise « au vert », sous la protection de saint Saturnin plus sage que saint Caprais patron des goinfres… dans l’attente de prochaines festivités peut être la semaine prochaine ?
Adèle réconforte notre équipe avec quelques rochers… de chocolat praliné !
Nous voilà heureux de retrouver Georges ; mille mercis pour cette belle idée de randonnée à la fois champêtre et culturelle.
À la prochaine !
Nicole C.
Ne devrait-on pas signaler à la Présidence de la République le joli village haut perché de Montjoire ? Qui abriterait un temple dédié à Jupiter ?