Montjoire est située à 30 km au nord de Toulouse. 1300 habitants.
Ce mardi 18 avril nous sommes 21 à nous rendre aux portes de la vallée du Girou, au joli village haut perché de Montjoire (altitude 242 m).
Vers l’an 1200, Montjoire était constitué de quelques feux regroupés autour de l’église située sur le lieu dit Montjoire Vieux. Quelques hameaux se serraient aux alentours de cette place forte située sur le point culminant : la Place du Fort.
Montjoire ayant accueilli sous la domination romaine un temple en l’honneur de Jupiter, ce toponyme tire son nom du latin « monte Jovis » qui signifie « mont de Jupiter ».
La belle esplanade sera notre point de départ. L’église Saint Saturnin a été reconstruite en lieu et place de l’ancienne église. A partir de 1990 d’importants travaux de restauration et de mise en valeur de l’édifice ont été effectués à l’aide d’une partie des anciens matériaux. Aujourd’hui nous délaissons les vues panoramiques que nous décrivent les deux tables d’orientation : panorama du levant et panorama pyrénéen. Nous contournons en contrebas le village ; la jolie chapelle de brique joliment restaurée est liée à l’histoire de l’école des filles. Après des décennies d’abandon son sauvetage fut décidé par le conseil municipal en 1998.
Notre équipe se rassemble autour de Nicole près de la croix de La Bourrelle et capte notre attention en nous résumant son histoire. Au printemps 1211, le Comte de Foix Raymond-Roger, apprenant que les croisés devaient passer par Montjoire, leur tendit une embuscade entre « En Brousse » et « la Bourelle » le long du chemin de la Magdeleine. La bataille s’acheva par une victoire écrasante des soldats du midi, laissant le lieu jonché de cadavres ennemis. Par crainte de la peste, les habitants de Montjoire Vieux ensevelirent à la hâte tous les morts dans le fond du ravin et les recouvrirent avec la terre du talus. Le lendemain, une croix fût érigée sur le point le plus haut. Cette croix, aujourd’hui en ferronnerie, porte témoignage de cet épisode sanglant. La vengeance des Croisés fut terrible, à la hauteur du massacre perpétré par les hommes de Raymond-Roger. En effet, les armées de Simon de Montfort qui revenaient du siège victorieux de Lavaur exterminèrent la plupart des habitants, brûlèrent et rasèrent le village, y compris le château et l’église.
Le nouveau village de quelques 300 habitants environ se développa autour de la Place du Fort, endroit qu’il occupe encore de nos jours.
Montjoire eut à endurer l’Inquisition, la guerre de Cent ans qui fit rage en Aquitaine-Guyenne-Gascogne et les guerres de religions qui divisèrent profondément le sud de la France.
Ces épisodes tragiques ont laissé de nombreuses traces dans sa toponymie :
- Le lieu dit « Les Convertigues » était le lieu où l’Inquisition réunissait les nouveaux convertis,
- Le lieu dit « Les Condoms » était en revanche le lieu où l’Inquisition réunissait les fidèles à la foi cathare,
- Enfin la côte de « La Cramantina » tient son nom du lieu où l’on brûlait les hérétiques…
Un temps idéal oublieux de ces tragédies nous accompagne sur les chemins des coteaux du Girou. Les arbres dépouillés n’ont pas encore ressenti le souffle du printemps. Leurs branches noires disputent les champs de colza qui magnifient le paysage de leur jaune d’or.
Nous clôturons cette boucle de 12 km en rejoignant la statue de Jeanne d’Arc qui veille sur notre parking.
Merci à Nicole pour cet après-midi très agréable. A la prochaine !
Nicole C.
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