Rando leucate , le 1.06.17
C’est sous un grand soleil que nous sommes accueillis par Carole et Jean à Leucate Village (Leucate de Leukos « blanc » en grec ancien) bien déterminés à nous faire partager leur attachement à ce coin de Méditerranée
Après avoir traversé de belles rues aux façades parées de couleurs pastel nous nous sommes acheminés vers la falaise calcaire qui domine la Méditerranée de ses 52 mètres afin de découvrir l’ensemble de la commune qui s’étire du nord au sud sur quatre pôles touristiques :
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- La Franqui , créée au 19 ème siècle, la station la plus ancienne de l’Aude aujourd’hui réputée pour son « Mondial du vent » et appréciée des amateurs de Kitesurf et de Winsurf
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- Leucate Village
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- Leucate Plage
- Port Leucate station créée dans les années soixante dans le cadre d’un projet d’aménagement du littoral languedocien en même temps que Le Barcarès
Nous nous sommes élevés doucement suivant un sentier délimité par des murets de pierres sèches ; autour de nous des pieds de vigne, des amandiers, le tout embaumé par les genêts en fleurs. En nous retournant nous profitons de la vue sur le Canigou, légèrement embrumé.
Nous empruntons le sentier des Guetteurs qui va nous mener jusqu’au dessus de la Franqui et nous permettre de profiter d’un panorama exceptionnel sur le littoral.
Reprenant le cours de notre marche nous passons devant le Fort de la Haute Franqui construit en 1711 sous Louis XIV dans le projet de créer un port à la Franqui, donc pour le protéger. Aujourd’hui, ce fort de la Haute Franqui a entièrement été restauré par un propriétaire privé.
Nous arrivons au Cap Leucate où se dresse le sémaphore, l’un des 19 que compte la Méditérranée. Fonctionnant en veille continue en liaison avec d’autres administrations, il sait tout sur tout ce qui croise en mer (jusqu’à l’âge du capitaine dit Jean !).
Redescendus au niveau de Leucate Plage et nous dirigeant vers le point de restauration réservé par Carole et Jean, le soleil se fait de plus en plus ardent : anticipant sur les trombes d’eau du mardi précédent nous avions pour la plupart prévu les capes de pluie et un change, mais pas les maillots de bain, à l’exception d’une Geneviève bien avisée qui ne prend jamais le risque de passer près d’un point d’eau sans pouvoir s’y plonger.
Qu’à cela ne tienne ! Nous avons parmi nous un cœur vaillant que rien n’arrête (par discrétion je l’appellerai JP…) : donc notre JP faisant fi de toute pudeur et au prétexte du camp de naturistes tout proche s’est précipité dans les flots en tenue d’Adam, Geneviève et moi détournant pudiquement les yeux …
Ce fut un bain délectable ! Ce faisant le reste de la troupe se dirigeait vers le « Treize à la Douzaine » petit bistrot de fruits de mer sur le bord du canal : quel bonheur cette terrasse rafraichie par des brumisateurs où chacun a pu déguster huitres et crevettes, le tout arrosé d’un bon petit vin blanc bien frappé (merci à Carole dont c’était l’anniversaire !).
Nous avons repéré sur la carte l’assiette Bébin, 1 huitre, cinq verres de blanc pour 7 euros, qui n’a pas été sans me rappeler avec émotion ce marin breton : « bu 6 litres de rouge, mangé une boite de sardines, malade avec la sardine… ! »
Passé ce moment festif nos pas nous ont ramenés sur Leucate Village, visitant au passage trois blockhaus, vestiges de la seconde guerre mondiale, maillons du Mur de La Méditerranée construit par les Forces Allemandes dans la crainte d’un débarquement.
Les plus volontaires sont allés sur le site de l’ancien château fort d’où on découvre une superbe vue panoramique : au Moyen âge, à l’époque où Leucate est devenue ville frontière à la limite de deux royaumes ce château était le pendant du château de Salses, côté espagnol. A l’histoire de ce château il faut associer celle de Françoise de Cézelly, héroîne de Leucate dont la statue trône place de la République :
En 1589, alors que la guerre civile déchire le Languedoc , le château de Leucate est assiégé par les catholiques associés aux espagnols. Le gouverneur, Jean de Bourcier, est fait prisonnier et enfermé à Narbonne. Il trouve quand même le moyen de demander à son épouse, Françoise de Cézelly, d’organiser la résistance de Leucate. Le chantage exercé par les Ligueurs sur Françoise de Cérelly est sordide : son mari sera libéré contre la remise des clés de la ville. Comme elle refuse, son mari est exécuté devant elle, inutilement puisque le siège est abandonné trois semaines plus tard.
Françoise de Cézelly a sauvé Leucate ; Henri IV lui accordera le gouvernement de Leucate jusqu’à la majorité de son fils. Elle dirigera la ville pendant 27 ans. Sa dépouille repose aujourd’hui aux côtés de celle de son époux en la cathédrale Saint-Paul de Narbonne.
La signature du traité des Pyrénées en 1659 par le roi Louis XIV mit définitivement fin aux problèmes de frontières avec l’Espagne : le château perdant tout intérêt stratégique il fut décidé de le détruire purement et simplement pour éviter les frais d’entretien…
Ayant terminé notre périple nous nous sommes rendus sur la place pour des rafraichissements bien mérités qui nous ont permis de fêter l’anniversaire de Josiane et de Georges : un grand merci à tous deux également!
Merci encore à Carole et Jean pour cette magnifique journée qui nous a donné un avant goût de vacances…
Ghislaine
Superbe compte rendu qui nous fait revivre cette belle rando ,avant goût de grandes vacances ,avec en plus des faits historiques…et encore merci à Carole et Jean .
Vous pouvez trouver la signification des panneaux rencontrés sur notre première partie du circuit sur le site « Sentier d’interprétation de Leucate »
Si c’est ton premier compte rendu il est super mais attention on va y prendre goût !!! Merci de nous faire revivre toutes les étapes de cette belle journée et même celle qu’on a ratée !!! et bien sûr merci à Carole et Jean.
Félicitations pour ce premier CR ( sauf erreur de ma part ??) alliant anecdotes, mœurs, histoire…et merci à Carole et Jean d’avoir concilié pour cette rando: soleil , plage, vigne,pierres, vestiges historiques, bain de mer pour certains, huitres, vin blanc , chaleur