CR de Nicole C. – SAINT-MICHEL-DE-LANÈS (11) – Mardi 17 oct. 2017 – menée par Nicole H.
Nous étions 26 floripédistes, ce mardi 17 octobre, à rejoindre le petit village de Saint-Michel-de-Lanès. Niché dans les coteaux du Lauragais, dans l’Aude, il doit son nom au mot occitan « landa » qui signifie « terrain plat ». Mentionné dès le XIII° siècle par les chroniqueurs, le village fut rasé pour s’être soulevé contre Simon de Monfort. Il tire sa richesse du pastel dès le XV° siècle avec l’édification de son premier moulin pastellier.
Nous partons de « la promenade » bordée de majestueux platanes qui dominent l’Hers mort. Les petites ruelles de pierre se faufilent entre les maisons du midi aux pierres de couleurs pâles. De belles bâtissent témoignent de la richesse passée. La belle église Saint-Michel, romane à l’origine, est dotée d’un clocher-mur défensif avec neuf loges campanaires. Attenant au bâtiment, un calvaire a été aménagé avec ses stations disposées en cercle autour d’un labyrinthe arbustif menant à la croix.
Escortés par un autan turbulent — le bien nommé « vent du diable » — nous reprenons notre balade en boucle autour de la vallée du ruisseau des Pradels. La montée par le chemin des Pichous, dès la sortie du village, chemine dans le site original de la Piège : les panoramas sont exceptionnels.
Au niveau du Castelet, une belle vue sur la retenue artificielle de la Ganguise bordée d’arbres fossilisés nous rappelle la mémorable escapade au seuil de Naurouze.
Près du lac, nous rejoignons un éden de vieilles pierres, le site fortifié de Belflou, appelé autrefois vallée des fleurs. Après une visite de la petite église Saint-Pierre nous apercevons la silhouette majestueuse d’un château magnifiquement restauré. Ses origines remontent au début du XIII° siècle. Au fil du temps, il a subi pour certains, bénéficié pour d’autres, de nombreuses modifications. Du site originel il a conservé la topographie générale, notamment l’enceinte fossoyée. Une tour rectangulaire et quelques pans de murs constituent la partie a plus ancienne du château actuel. L’édifice avec donjon, tour circulaire de l’escalier, tours d’angle, tour-pigeonnier, poivrière* ou échauguette* (deux termes d’architecture qui déclenchent une discussion aussi animée que courtoise), courtine, gargouilles et chapelle castrale dans la cour, sont un exemple bien conservé de l’architecture défensive du bas moyen âge en Lauragais. Le site est classé depuis 1989.
Michel Blanchard commente, en le pimentant de remarques pertinentes, un texte préparé par Nicole : comment un citoyen du monde, passionné de vielles pierres, le diplomate suisse Pierre Helg propriétaire actuel des lieux a su (et pu) restaurer avec art et manière un édifice médiéval.
Sur le chemin du retour, nous chercherons en vain les stèles discoïdales dont Serge connaissait l’existence. Peine perdue ! Même le paisible cimetière en avait perdu la trace…
L’anniversaire de Geneviève clôturera ce bel après-midi. Elle nous régale de brioche et chocolats tandis que Pierre fait pétiller vin et cidre dans nos verres. Une habitude désormais, qui clôture peu ou prou nos randonnées !
Merci Nicole d’avoir déniché ce parcours puis nous avoir guidés sur des chemins peu physiques mais agréablement culturels. À la prochaine…
Nicole C.
* Poivrière : guérite de maçonnerie à toit conique placée en encorbellement à l’angle d’un bastion, de châteaux forts, de tours, de maisons, d’hôtels particuliers ou de ponts. Elle désigne plus tard une échauguette ronde ou une tour polygonale en encorbellement et à toit conique, prenant parfois le nom de tourelle. Par extension, elle désigne toute construction surmontée d’un toit en forme de cône.
* Échauguette : de l’occitan « eschaugar » (veiller, surveiller), petite loge carrée ou cylindrique contenant une pièce, le plus souvent construite en encorbellement, munie de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter, dans un château fort ou une fortification, le veilleur surveillant le territoire environnant, et à jeter des projectiles sur des assaillants.
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