Cliquez sur le lien ci dessous:
https://lesfloripedes.web4me.fr/photos/#17082645542700
Animatrice : Christine
Randonnées pédestres La Terrasse Toulouse
Cliquez sur le lien ci dessous:
https://lesfloripedes.web4me.fr/photos/#17082645542700
Animatrice : Christine
Ambialet c’est pesé ! A peine avons-nous eu le temps de traverser le hameau de la Condomine que nous nous lançons à l’assaut d’une longue côte (3 km environ) dans une forêt, sur le GR 36 (qui va de la Manche aux Pyrénées). A l’orée du bois, un vent fort décoiffe les 15 Floripèdes présents (10 biches, 5 chevreuils). Marie-Odile qui, contrairement aux autres, ne prend pas le temps de se recoiffer se trouve être la seule à apercevoir un chevreuil qui lui fait un clin d’œil, puis détale sans demander son reste.
Plus loin, nous nous rendons à un point culminant où les régionales de l’étape, la guide du jour Christine et sa sœur Geneviève (guide adjointe), nous font un exposé succinct mais très clair au sujet du magnifique tableau que nous avons devant les yeux. C’est vrai que cette boucle, ce méandre, cet isthme, ce cingle, cette presqu’île, recueille tous les suffrages. Ambialet se niche sur cette langue de terre et dévoile son panorama spectaculaire.
Plus loin, un très joli sentier nous emmène plein pot, à l’impasse du plô… avant de plonger vers le ruisseau du Blasou, bordé d’arbres aux branches moussues, dans un univers fantasmagorique. Un bout de route nous conduit à Bourié (hips), puis au Vinçou (re-hips), où nous nous arrêtons pour boire une bonne rasade…d’eau claire.
Lorsque sonne midi, nous traversons Ambialet, puis nous déambulons dans de minuscules ruelles ensoleillées. Un sentier rocailleux, en mode chemin de croix, nous permet de rejoindre la chapelle Notre-Dame de l’Auder. Ce nom provient du filaire à larges feuilles (ou auder, sorte d’olivier) qui selon la légende aurait été rapporté de terre sainte par un pieux chevalier de retour des croisades au XIIème siècle. C’est l’endroit délicieux désigné par la guide pour notre déjeuner (bien mérité).
Nous redémarrons en laissant sur notre gauche, un entraineur d’athlétisme d’Albi, particulièrement affable (qui connait toute la famille de Claudine…) et sur notre droite, le prieuré d’Ambialet. Celui-ci a été construit par les Vicomtes d’Albi, puis transmis aux Bénédictins de Marseille en 1057. Il n’a pas résisté aux guerres de religion et à la révolution. Mais, au XIXème siècle des Franciscains le restaurent. En 2007, l’université de Saint Francis, en Pennsylvanie, signe un bail qui allie réhabilitation et utilisation des bâtiments. Stupeur et inquiétude au village à l’été 2023, lorsque les étudiants Américains quittent précipitamment le prieuré…
Jean-Michel
Selon la légende, le drac est la figure de premier plan de la mythologie du Languedoc. A la fois diable, dragon, lutin, loup-garou, vampire, ogre, séducteur, il cumule les traits démoniaques de divers êtres du folklore, ce qui montre la richesse de cette figure, constamment réinterprétée dans la tradition orale. Son pendant féminin, tout aussi ambigu, est la saurimonde (personnage troublant, à la fois fée, femme sauvage et démone).
Dans la montagne noire, et notamment à Escoussens, on raconte qu’un drac particulièrement machiavélique prenait la forme d’un pauvre agneau perdu, sur les rives du Mouscaillou. Le passant attendri le prenait sur ses épaules, pour son malheur. En effet, l’animal devenait de plus en plus lourd, et cherchait à faire tomber sa victime dans le ruisseau.
A l’arrivée à Escoussens un ciel rouge absolument splendide ravit les 20 Floripèdes présents (12 fées, 8 démons). Parmi eux quelques-uns expliquent cette curiosité en évoquant la diffusion de Rayleigh. En clair (!), à l’aube ou au crépuscule, lorsque le soleil est bas sur l’horizon, l’épaisseur de la couche atmosphérique traversée par le rayonnement est bien plus importante que pendant la journée. Aussi, on ne voit que les longueurs d’onde les plus grandes (rouge). C’est ainsi que le ciel apparaît rouge. Afin de se remettre de cette explication scientifique…, voici un peu de poésie : « là-bas le ciel rougeoie pour laisser fuser l’or du tout premier soleil qui va naître bientôt, et son glorieux réveil gagnera la vallée pour que tout y flamboie ».
Pierre, notre guide du jour, très concentré, n’a pas le temps de s’intéresser à ce qui se passe dans le ciel… Carte en main, il conduit vaillamment la troupe dans les rues de ce hameau pittoresque jusqu’à l’église Saint-Sernin (malheureusement fermée), de style gothique, à nef unique et à chevet plat. En 1699, un magnifique retable est installé à l’extrémité du chœur (classé depuis monument historique). Petite particularité, les sculptures des chapelles latérales sont établies sur le principe de l’antinomie : vieillesse/jeunesse, richesse/pauvreté, ordre civil/ordre religieux.
Nous gravissons ensuite les pentes au-dessus du village, dominé par le château (datant du XIIe siècle), avec une vue sur le paisible panorama qui surplombe toute la vallée. Le paysage automnal devient plus mélancolique lorsque le sentier s’enfonce dans le sous-bois. Plus loin, nous descendons dans une belle forêt de sapins. Tout en bas, un pâle soleil réussit tout de même à mettre en valeur les feuilles d’or des hêtres. Au bord du ruisseau, sur une verte pelouse, nous pouvons admirer une collection de cèpes… en pierres, accompagnée de petits arbustes de différentes espèces. Il s’agit d’un vaste jardin exotique entretenu à la perfection.
Afin de mettre un peu de piment, Pierre nous propose à présent une séquence «aventure ». Il nous faut en effet zigzaguer entre des arbres abattus, des houx redoutables et des amas de feuilles instables. Tout ceci, sur une forte pente et pas très loin du ruisseau du Mouscaillou. Aussi, certains s’imaginent qu’ils vont tomber sur le drac, qui va les précipiter dans l’eau. Heureusement, en retrouvant le chemin, quelques mètres en amont, tout le monde est rassuré. Le guide, joueur, esquisse un grand sourire !
Uniquement interrompu par le craquement sinistre des arbres qui tombent, le bruit des tronçonneuses se fait entendre dans le bois. Nous accédons par une minuscule sente à la jolie cascade du Mouscaillou. Après avoir apprécié le calme du lieu, nous reprenons notre chemin avec quelques difficultés …car le guide facétieux nous précipite dans un passage en descente, sur une roche glissante qui nécessite une grande prudence. Bref, après la séquence aventure, voici la séquence acrobatie. En contrebas de l’obstacle, deux hommes forts, très rassurants, dispensent des conseils et proposent leur aide. Les techniques adoptées par les unes et les autres sont différentes. Certaines optent pour une opération toboggan…, quelques dames préfèrent la projection dans des bras accueillants… !
Il est à peine midi lorsqu’un talus ensoleillé, en bordure d’un chemin forestier, nous accueille pour un repas bien mérité. Un léger vent agite les feuilles, mais le temps est agréable. Le café de Pierre est précédé de gâteaux offerts respectivement par Marie-Martine et Françoise F, puis suivi par la « poire » de Bernard.
Le redémarrage s’effectue sur un large chemin, très confortable. Comme nous sommes poussés par le vent, la descente s’effectue très tranquillement. Un vrai boulevard s’ouvre devant nous dans la forêt aux jolies couleurs d’automne avec une dominante jaune or, quelques fois remplacée par le vert sombre des sapins. Troisième et dernière séquence du jour proposée par notre animateur : le bavardage. Le succès est immédiat !
Jean-Michel
Parisot est une commune rurale à 50km au nord-est de Toulouse de 960 habants, située dans le Gaillacois (NDLR)
Boucle de la Borgne – 10 km – 200m – 23 Participants – 3h – Beau temps
https://www.visorando.com/randonnee-boucle-de-la-brogne/
Vaour, commune du Tarn limitrophe du département de Tarn-et-Garonne, est située au sud d’une boucle de l’Aveyron à 18 km à l’ouest de Cordes-sur-Ciel et à 84 km au nord de Toulouse. 400 habitants.
Tarn, 81, département d’Occitanie, superficie 5,758 km, population de 390 000 hab.(2019), préfecture Albi, unique sous-préfecture Castres. Limitrophe des départements de l’Aveyron, de l’Hérault, de l’Aude, de la Haute-Garonne et de Tarn-et-Garonne.
« Quand la faim est calmée
Les fruits gais et parfumés
Terminent le repas
Tous se lèvent joyeux et adorent la vie »Apollinaire Le repas
Km : 7,8 – Durée : 2H30 – Floripèdes : 32
Soyons bref, c’est le troisième CR que j’écris sur les randonnées de Vaour, une supprimée en 2019 où vous trouverez les commentaires sur le dolmen, celle de 2022 avec l’histoire des Templiers des débuts jusqu’à la chute.
La randonnée passe le long de la ferme de François Thomas et Florie Chaumet-Lagrange, éleveurs de porc noir, La Familia, « Cochons Gascons Bien élevés ! », GAEC « Al Pouxet ».
Soyons bref, dans l’Église Notre Dame de l’assomption de Vaour, consacrée le 23 juin 1861 et d’après notre guide sans intérêt architectural, maire et curé sont d’accord pour accrocher une quarantaine d’oeuvres de Pôl Roux, paysan et peintre bien connu… des tarnais
Soyons bref, la visite de la commanderie est conduite par un conférencier, Pierre Fèvre, président de l’association patrimoine et culture en vaourais, qui soutient la municipalité dans ses efforts de sauvegarde de l’ancienne commanderie, mais aussi de l’église.
Floripèdes, ou bien Dormipèdes ou bien Rêvipèdes, moi aussi j’ai eu un coup de pompe pendant la conférence et j’ignore toujours pourquoi les vaourais ont laissé en 1910 écrouler le donjon sans l’avoir photographié (!!!) et obtenu en en 1927, l’inscription de la commanderie au monument historique.
Une commanderie templière est un ensemble de bâtiments tenant à la fois du monastère et de la ferme de rapport, et destinés à procurer des fonds pour soutenir l’action des chevaliers du Temple en Terre sainte.
Dans le Languedoc, la première commanderie de l’ordre du Temple fut fondée, en 1136, par Roger III, comté de Foix. Vers cette même année sans doute, ou plus tard, en 1140, les Templiers eurent des biens en Albigeois et dans la châtellenie de Penne. Leurs possessions en cette contrée devenant plus importantes, ils élèvent leur château à Vaour qui, en peu d’années, devint le chef-lieu d’une commanderie étendue : les biens des Templiers attachés à la commanderie de Vaour étaient considérables à la fin du XIIe siècle, et durent s’accroître encore dans le siècle suivant.
La chute : dénoncés en 1306, les Templiers furent arrêtés dans tout le royaume au nom du roi, le 13 octobre 1307; la destruction générale de l’Ordre fut résolue au concile de Vienne, en octobre 1311, et publiée en mai 1312.
Soyons bref, cette année le repas partagé a tenu ses promesses, bonne humeur et agapes, météo estivale, entrées, plats, fromages, pâtisseries, boissons et « Ce n’est pas parce que le repas prendra fin qu’il faut tirer la gueule au dessert » (Alexandre Jollien)
Nous avons vérifié que les absents ont toujours tort, remercions Pierre, le président Fèvre, les petites-mains, les participants, Vaour.
jp
CR de la randonnée abandonnée du 6 nov. 2019
CR du 6 février 2022 déjà une sortie à Vaour menée par Pierre
C’est sous un ciel Sorèzien bien encombré de nuages que 17 Floripèdes (9 supérieures et 8 moines) se préparent à emprunter le chemin de l’oppidum en quittant le parking de l’Abbaye-Ecole Royale de Sorèze. Le chemin est agréable et grimpe paisiblement dans la forêt. A l’orée du bois, quelques dalles exigeantes, le plus souvent disposées en marches, obligent les stars des Floripèdes à faire attention à l’endroit où elles posent leurs pieds, comme le font actuellement les vedettes de cinéma sur le tapis rouge de Cannes.
Nous continuons le chemin vers l’oppidum de Berniquaut. C’est sans aucun doute un des plus beaux belvédères de la région (568 m d’altitude). Il domine la ville de Sorèze et le village de Durfort. Au sommet de ce relief imposant, composé de calcaires vieux de plus de 540 millions d’années, nous déambulons sur les traces des habitants qui s’y sont succédés, du Néolithique au XIIe siècle. La vue sur la plaine du Lauragais est splendide.
En contrebas de l’oppidum, des panneaux nous renseignent sur les sites alentours et sur la carrière où sont exploités les granulats de la roche sédimentaire carbonatée (la dolomite). En continuant notre périple, le bruit de la carrière s’estompe peu à peu, alors qu’une légère brume nous tient compagnie. Plus loin, sur le plateau, dans un cadre verdoyant, Christine propose l’arrêt repas à la chapelle Saint-Jammes de Bezaucelle, tout proche de l’arbre vedette du coin.
La Chapelle Saint-Jammes a été fondée entre le début du XIe siècle et le début du XIIe siècle à une époque où le culte de Saint Jacques est pratiqué. La chapelle a également été utilisée par les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle en suivant une voie de circulation empierrée passant à proximité. Quant au fameux hêtre, il est vieux de plus de 450 ans et possède un tronc de près de 6 mètres de circonférence. Il résiste aux vents d’Autant et du Cers. Même s’il est solidement ancré dans le sol, la main de l’homme est venue lui apporter un peu de soutien grâce à des tuteurs, car sa frondaison atteint près de 90 m. Il est à noter qu’il a remporté le concours national de l’arbre de l’année 2019, en représentant la région Occitanie.
Après que deux aimables dames ont distribué un excellent chocolat afin d’accompagner le café offert par la guide, le redémarrage s’effectue sur un chemin blanc encastiné, bordé de sapins immenses et de genêts d’or. Soudain, au-dessus de la carrière et de son bruit caractéristique, un chaud soleil provoque un déshabillage intempestif. La température s’élevant, les mines sont réjouies et la guide devient joueuse. C’est ainsi que nous avons successivement droit à une petite sente rigolote entre les rochers (on doit parfois pouvoir y rencontrer Indiana Jones), un splendide panorama sur Sorèze et un vote démokarstique afin de savoir si on prolonge un peu notre rando en suivant… le sentier Karstique du Causse de Soréze.
C’est à la quasi-unanimité que la proposition est retenue. Cela nous permet d’entrevoir la grotte du Calin (qui donne accès à un réseau souterrain de 9 km de galeries), la grotte des Gours (dont le nom vient des bassins d’eau dont les parois se forment par accumulation de calcite), la grotte sépulcrale (qui, comme son nom l’indique a été utilisée depuis l’âge du fer jusqu’au moyen âge comme lieu de sépulture).
Nous abordons maintenant une séquence pleine nature sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt amazonienne. Plus bas, au bord du mince ruisseau, les vrais explorateurs empruntent la bonne direction, alors que des « resquilleurs » entraînés par des guides pourtant chevronnés se contentent d’un petit itinéraire bis de pacotille. Les sept délinquant(e)s n’ont donc pas pu voir l’endroit magique où les eaux entrent dans la roche calcaire, façonnant lentement le réseau souterrain jusqu’aux résurgences.
Ensuite, une longue et sympathique descente, qui ressemble quelques fois à un tunnel de verdure, nous ramène à Sorèze. Le final est un peu humide et quelques un(e)s d’entre nous tentent des figures acrobatiques…Les gosiers eux sont très secs, aussi une terrasse ensoleillée nous permet de nous désaltérer, grâce à un pot offert par Jacqueline et Christine, qui fêtent leurs anniversaires (merci à elles).
La guide du jour, qui a réalisé un sans-faute, reçoit les applaudissements fournis de la troupe pleinement satisfaite de cette belle journée. Après que Bernard a entonné l’air de « la caissière du grand café » et que de gros nuages noirs se sont accumulés au-dessus de nos têtes (pourtant notre homme chante plutôt juste, non ?!), les discussions vont bon train, qu’il s’agisse des chiffres du jour (18 km pour 550 m de » dénivelé) ou bien du futur séjour sur l’Aubrac et son célèbre aligot. Les Floripèdes arriveront-ils à battre le record du monde détenu par un Aveyronnais, à savoir faire filer l’aligot au-dessus de 6 mètres de haut ? l’Everest sur l’Aubrac en quelque sorte. Réponse la semaine prochaine.
Jean-Michel
12km 250 m
Beau temps
Florentin, à 67 km de Toulouse et à 13 km au sud-ouest d’Albi, est un village de 677 habitants, située dans le département du Tarn, en région Occitanie.. La commune d’une superficie de 1271 hectares, fait partie de la communauté d’agglomération de Gaillac-Graulhet et est dans le pays viticole Gaillacois.
Ce mardi 24 janvier 2023 notre randonnée annuelle suivie du traditionnel repas se situe dans le Sidobre magique, une région montagneuse située dans département du Tarn à onze kilomètres à l’est de Castres dans le parc régional du haut Languedoc.
Bien installés dans un pullman rutilant, une heure de route passe très vite, d’autant qu’un monde parallèle s’ouvre à nous. Quelle surprise en effet ! Des paysages emmitouflés de neige fraiche nous font retrouver nos yeux d’enfants. Nous y voilà ! Vite hors du pullman ! La neige immaculée crépite sous nos pas… Nous sommes accueillis à la maison du Sidobre : « Du granit et des hommes ». Les habitants de Lacrouzette exploitaient ici le granit de surface. Aujourd’hui on entend régulièrement les explosions des carrières avoisinantes. Mais à l’époque des « Los peiraires del Sidobre », les tailleurs de granit de la première moitié du XXe siècle, la musique était bien différente ! Les chants des « peiraires » se mêlaient au tic-tac des poinçons. Le musée nous permet de découvrir le travail du granit, d’hier à aujourd’hui, de son extraction aux ateliers de transformation qui déroulent blocs de granit équarris, dégrossis, sculptés, telle cette magnifique tête de rhinocéros. Des reconstitutions d’ateliers évoquent ce temps révolu comme en témoigne les panneaux de présentation. La boutique se remplie de curieux et curieuses : les glaçons de granit combleront les amateurs de whisky dont l’alcool n’apprécie pas l’eau rendue par les glaçons traditionnels. Torchons, objets taillés dans le granit local attirent les regards. Des chaussettes de l’atelier Missègle étonnent par leur chaude douceur. Elles sont tissées à Burlats : quel contraste entre mohair et dure rugosité du granit !
Nous empruntons ensuite un chemin qui se faufile en sous-bois entre les blocs dont la forme a forgé leurs noms de baptêmes. Trois petits tours (la balade du sentier des Merveilles ne prend que 30 minutes), et nous voilà à nouveau dans notre pullman. Les lacets sont bien maitrisés par notre sympathique chauffeur ; nous arrivons au pied de la Peyro Clabado, la pierre clouée en occitan. Cet impressionnant rocher du Sidobre pèse 800 tonnes. Le pied de cet équilibriste tient solidement sur un socle d’à peine un mètre carré.
Je laisse la place à Jean-Pierre, passionné de géologie, qui vous parlera de ces mystérieux rochers.
Quelques-uns crapahutent sur un sentier enneigé pour une courte escapade. L’équipe se retrouve au complet dans l’autocar pour une halte au lac du Merle. La traditionnelle photo de groupe immortalise ce moment !
Vers 13 heures nous sommes accueillis chaleureusement à l’Auberge des Tilleuls par Christine la propriétaire du lieu. Saint Caprais le patron des goinfres (il est un fidèle accompagnant !) s’est associé à « Jacquot premier », le roi de la poule au pot pour nous régaler. Le repas qui aurait rebuté Gargantua voit passer : le délicieux bouillon au vermicelle, les œufs mimosas de notre enfance, la poule farcie d’antan, puis les fromages et enfin une glace pantagruélique accompagnée d’oreillettes !
Comment se quitter sans avoir entonné avec Joël et Christine, la propriétaire des lieux, la chanson de la poule au pot.
Alors chantons tous ensemble pour clore cette journée inoubliable :
« Fais du feu dans la cheminée Pour qu’il fasse chaud On est venu pour se régaler Avec la poule au pot. Fais du feu dans la cheminée Et ça s’est rigolo On est venu, il a neigé On a eu du pot. Oh ! Oh ! »
Merci à Joël et Christine pour le choix de ce lieu.
Merci à tous les organisateurs de cette merveilleuse journée.
Nous n’oublions pas toute l’équipe dirigeante, nos guides et assistants qui se dévouent pour nous.
À la prochaine !
Nicole C.
En découvrant le Sidobre, ces boules ventripotentes de granit orphelines de parents colosses, ces blocs monstrueux en équilibre tel un tapis d’éveil de bébés titans, j’ai souhaité connaître le processus de fabrication, savoir quel enchanteur ou sorcier, caché dans son antre mystérieuse, avaient pétri ces sphères, à quelle alchimie devions-nous ce phénomène. Pluton ou bien Vulcain ou bien Jupiter ?
Au tout début, il y a 300 millions d’années, une magma liquide en fusion, une grosse lentille, un cube d’arrête 10km, remonte des entrailles et, tel un intrus, se met en place dans une zone sans rapport avec sa nature cristalline. Après refroidissement cette masse cristalline est naturellement découpée par un réseau de diaclases, fissures espacées de quelque décimètres à quelques mètres.
Pénètrent alors les eaux de pluie et de ruissellement. Elles s’y plaisent, s’y incrustent, y stagnent. Voici le temps de l’alchimie, ou plutôt, devrai-je dire, de la chimie : ces eaux, plus ou moins acides, attaquent le granite et provoquent son altération le long des fissures.
Au cours de l’espace temps géologique, feldspath et mica se transforment en minéraux argileux, le quartz se change en grain de sable. Des millénaires s’écoulent, le granit sain mute en granit pourri. Il perd sa cohérence, il devient fiable. Avec patience, comme la gangrène sur un membre, l’altération triomphe de proche en proche, les boules se façonnent en sous-sol sans que cette métamorphose puisse être devinée.
C’est maintenant le temps de la corrosion et du ravinement. L’érosion entêtée, tenace et inlassable lessive, nettoie, brosse et époussette. Les fissures sont déblayées, les boules individualisées. Argile et sable mélangés forment un tapis, l’arène granitique.
Enfin, la pierre apparaît, sous nos yeux, affranchie : la Peyro Clabado, et les autres, le Roc de l’Oie, le Billard, l’Eléphant, le Fauteuil du Diable, le rocher tremblant des Sept Faux et tous les non-nommés !
Que vous est-il arrivé peuple de géants grossiers, cruels et colériques ? Quelle impérieuse convocation de vos Dieux cruels, de Vulcain ou de Jupiter, vous a chassés de cette aire de jeux ? Quel arguments tyranniques vous ont conduit à abandonner ce chaos de palets, de boules et de quilles déchiquetées ? Dans quels lieux, dans quelle furie de corps huilés, de cris barbares, poursuivez-vous ces joutes débridées, ces batailles acharnées à coup de rochers ? Dans quel amoncellement stérile tracez-vous ces pleins et déliés d’une calligraphie qui nous reste inconnue ? Qu’annonce ce tintamarre silencieux ?
Nous, pauvres humains incultes, ne distinguons rien comme si le trou noir de la Balme avait tout englouti.
Commentaires récents