Ce mardi 27 octobre Michel mène 15 » floripédistes » à Rabastens.
La ville s’est développée sur la rive gauche du Tarn. L’essentiel de son patrimoine se situe dans la vieille ville, entre les Promenades et le Tarn. Le quartier du Château aux rues étroites et tortueuses, le Bourg aux ruelles croisant à angle droit la Grand’Rue, témoignent de l’urbanisme du XIIIe siècle. De vieilles maisons à pans de bois des XVe et XVIe siècles font la pige aux belles bâtisses de briques des XVII° XVIII° siècles.
Le Prieuré de 1811 accueille de nos jours la mairie. En 1830, l’aile nord et le cloître sont abattus afin d’ouvrir l’édifice sur les Promenades. Un mur imposant, couronné de balustres, percé d’un vaste portail, ferme la nouvelle cour.
Au fond de l’impasse de la mairie, une élégante tourelle de style gothique donne accès au triforium de l’église.
Nous quittons le parking Auger Gaillard au centre du bourg pour les sentiers du lac des Auzerals. Les belles images circulent : une imposante demeure de briques aux volets bleus nous enchante. Les peupliers aux fûts blancs se sont fait teindre le feuillage en jaune du plus bel effet. Les chênes eux, ne sont pas encore passés chez le coiffeur ! Par contre ils ont semé leurs fruits et les glands craquent sous nos semelles. Les jeunes vignes jaunies défilent, bien alignées, près des vieux ceps tortueux aux feuilles amarante. Une rencontre insolite croise notre parcours : une jeune fille accompagnée de son cheval écume la région en autonomie depuis son point d’attache le Périgord. L’œil exercé de Pierre, vétérinaire qui n’a toujours pas abandonné son passionnant métier, a vite repéré à l’arrière train de l’animal quelques mouches plates.
Nous faisons une halte à l’église Saint-Martin-de-Guidal, sous la protection de la Vierge (posueront me custodem). Réginald en profite pour nous révéler le sens de l’expression « parler le latin de cuisine ». Le parcours atteint les hauteurs de Rabastens ; il s’ouvre sur de larges pistes bordant le lac artificiel des Auzerals. Ce plan d’eau vert émeraude de plus de trois hectares est ceinturé de berges aménagées. Des pêcheurs suréquipés ont placé leurs cannes en ringuette… ils son bredouilles : les carnassiers convoités sont-ils devenus végétariens ? Midi trente : nous ne faisons pas la fine bouche ! végétarien, flexitarien, carnassier ou autre, pour nous, c’est l’heure du repas tiré du sac. De confortables installations de pique-nique nous accueillent. Un cyprès chauve (Taxodium distichum) ou cyprès de Louisiane arbore une belle perruque flamboyante. Avec le mélèze d’Europe (Larix decidua), le cyprès chauve est l’un des rares conifères au feuillage caduc. Pierre sonne le départ en nous réconfortant d’un café tout chaud sorti de son thermos. Nous repartons dans les pas d’Amédée le vigneron pour terminer notre parcours au cœur de Rabastens.
Michel a prévu une visite de l’église Notre-Dame-du-Bourg. Cet édifice est représentatif de l’art toulousain des XIIIe et XIVe siècles et montre fidèlement ce qu’étaient les églises de l’Albigeois au Moyen-âge : utilisation de la brique à l’extérieur, fresques aux teintes vives pour le décor des murs et des voûtes à l’intérieur. Les vestiges romans se limitent au portail et au réemploi des huit chapiteaux représentant le cycle de la vie de Jésus : l’Annonciation, la Nativité, l’adoration des mages, le Massacre des Innocents, la fuite en Égypte…
Le chœur majestueux est constitué d’une travée rectangulaire et d’un polygone à cinq pans. Une galerie : le triforium, court tout autour au dessus des chapelles. Les voûtes sont ornées de svastikas, symbole indo-européen de mouvement et de vie. L’église est classée monument historique en 1899. Les travaux du XIXe siècle ont conduit à réorganiser entièrement la décoration intérieure de l’édifice en remettant à jour les fresques polychromes du XIVe siècle qui avaient été recouvertes de badigeons. Les orgues du célèbre facteur Aristide Cavaillé-Coll sont restaurées en 2010 par l’atelier de Gérard Bancells.
Les anciens retables des chapelles, statues et autres ornements liturgiques sont déposés et remisés. Plusieurs de ces œuvres sont présentées au musée du pays rabastinois.
En 1998, l’Unesco a retenu l’église Notre-Dame-du-Bourg comme un des soixante-dix édifices majeurs illustrant le bien du patrimoine mondial sur « les chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France ».
Une pause à la terrasse du café « chez Marido » clôture cette magnifique journée automnale en terre de brique et de vigne. Nous souhaitons bienvenue à la troisième Nicole « Coco » notre nouvelle floripédiste.
Mille mercis à Michel B. On en redemande !
À la prochaine.
Nicole C.
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