CR de Jean-Michel – Laroque-d’Olmes (Ariège) – le 14/11/2024 – menée par René R.
La chaine des Pyrénées est structurée comme un ensemble de plis parallèles, orientés est-ouest, diminuant en altitude vers le nord. Le Plantaurel, situé en piémont, ne dépasse quasiment pas les 1000 mètres d’altitude. Cette bande calcaire traverse le département de l’Ariège sur environ 70 km et est large d’à peine 10 km au niveau du Pays d’Olmes. Elle est faite d’une alternance de vallons et crêtes dans lesquelles les rivières ont percé des cluses. Dans le Pays d’Olmes, le Touyre en a creusé une à Lavelanet et une à Laroque-d’Olmes.
Ancienne cité du textile, Laroque-d’Olmes était au Moyen Âge le vassal de la maison de Foix. Propriété des comtes de Carcassonne dès la fin du XIe siècle, elle connaît un grand essor avec le développement de ses foires commerciales. Elle a longtemps été un haut lieu de l’industrie textile, notamment avec la création d’une usine spécialisée dans les tissus pour sièges automobiles et bénéficie toujours d’un attrait important grâce à son patrimoine architectural de grand intérêt.
Sur le plateau du Castella, l’église du Saint-Sacrement construite au XlVème siècle, est une des rares églises gothiques de la région. Elle est également connue sous le nom d’église du Castella. Elle occupe le site d’une ancienne église romane dans laquelle fut signé un traité entre Raymond V de Toulouse et Raymond Trencavel, vicomte de Carcassonne. Depuis 2004, elle renferme l’ancien orgue de la Chapelle royale du château de Versailles entièrement restauré.
Il fait sacrément frais sur le parking de cette église qui accueille 17 Floripèdes (10 lavandières, 7 lessivés). Heureusement, René, le guide du jour, à la bonne idée de nous faire emprunter un chemin agréable, face à un soleil rasant qui nous réchauffe un peu.
Rapidement, nous arrivons à la chapelle Saint Roch, bâtie au milieu du XIVème. C’était un lieu de dévotion et de pèlerinage construit à l’occasion d’une épidémie de peste. Peu après, le guide nous fournit toutes les caractéristiques d’un cimetière protestant, situé à côté d’une plantation de zinnias et de cosmos aux couleurs allant du blanc pur au rose, au pourpre et même à l’orange vif. Soudain, une murmuration d’oiseaux noirs et blancs dessine des arabesques incroyables dans le ciel bleu.
Toujours sous la direction de la locomotive René, nous empruntons la voie verte (ancienne ligne SNCF Bram-Lavelanet). Les conversations vont bon train. Comme par enchantement, le silence revient naturellement lorsqu’une grimpette exigeante se présente à nous, dans une forêt de chênes. Arrivés au hameau du Peyrat, nous pouvons admirer d’un côté le lac de Montbel (d’une superficie de 570 ha) et de l’autre la frontière sauvage, avec en vedette, le Soularac, le Saint Barthélémy, le Galinat, et enfin le Fourcat. En contrebas de ce bel endroit au panorama remarquable, nous déambulons dans les rues de Labastide sur l’Hers (la cité du jais et du peigne). Comme midi approche le guide propose l’arrêt repas sous un soleil « d’été », en mode « éparpillés » afin de profiter des tables, bancs et autres parapets disponibles.
L’air de rien, le redémarrage s’effectue sur un splendide sentier en bord de l’Hers. Tout au bout, nous tombons sur une boîte aux lettres, au nom et prénom extrêmement raffinés (la preuve, tout le monde est en admiration…). A Campredon, les vestiges d’une cité industrielle rappellent l’heure de gloire des peignes en corne. Au sommet d’un raidillon, nous discutons avec un couple authentique et sympathique, sur le seuil de leur maison ensoleillée, de 1784, à la vue imprenable sur la belle nature. Comme la dame s’apprête à étendre le linge, quelques dames (sans doute habituées à laver leur linge sale en famille) jouent de l’épingle à linge avec une grande dextérité, sous le regard moqueur de quelques machos (j’ai les noms…). La brave dame, qui visiblement en pince pour nous, souhaite, telle une star naissante, être prise en photo, et récupérer celle-ci en nous confiant son adresse électronique. Comme quoi, à la différence des torchons et des serviettes, l’authentique et le moderne peuvent se mélanger !
La dernière partie du parcours s’effectue sur des chemins forestiers aux belles couleurs automnales. Nous passons à côté du terrain de rugby du club local où il y a fort longtemps, un futur champion du monde de…foot (paradoxe) avait fait ses débuts dans le monde du ballon ovale, un certain Fabien Barthez, natif de Lavelanet. Pour les puristes, l’Etoile Sportive Laroque-d’Olmes est le seul club de rugby au monde à avoir enregistré la première licence sportive d’un champion du monde de… foot.
Arrivés aux voitures les chiffres tombent : 19 km pour 370 mètres de dénivelé. Aussitôt, le guide René est félicité pour l’organisation et la belle rando qu’il a proposé. Au Jingo bar, l’adorable (et présidente) Geneviève nous offre un pot à l’occasion de son anniversaire (merci à elle), ce qui permet de conclure en beauté une très belle journée, sur la terrasse ensoleillée.
Un regret toutefois, nous n’avons pas aperçu, au cours de notre périple, le célèbre gardien de but de l’équipe de France 1998. C’est ainsi, il en va du divin chauve champion du monde comme du beau linge de la brave dame, dans les deux cas, il faudra …repasser !
Jean -Michel
17 floris 19km 370m
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