.Issu d’une grande famille du Comté de Foix, Bernard d’Albi offre en 1343, à la chapelle Notre-Dame de Montgauzy, une statue de la Vierge en argent massif. Celle-ci est volée et détruite durant les guerres de religion. En clair, la famille d’Albi nageait dans l’opulence, possédant toute la montagne au sud-ouest de la ville de Foix, qui a été désignée sous le vocable de « Prat d’Albis » avec un « s » qui dénote la pluralité de la propriété.
Désigné comme arrivée de l’étape du Tour de France le 21 juillet 2019 (remportée par le Britannique Simon Yates, Thibaud Pinot finissant 2ème), le Prat d’Albis, inondé par un beau soleil levant, accueille 12 Floripèdes, mais aussi une multitude de Passejaïres de Varilhes …dont un couple d’anciens Floripèdes, qui gentiment vient nous saluer.
Un chemin forestier très facile nous permet d’admirer les sommets Ariègeois, avant de plonger dans la fraîcheur toute relative d’une hêtraie. Un petit raidillon nous conduit à la cabane des gardes où certains font une pause déshabillage pendant que d’autres grignotent quelques fruits secs afin de prendre des forces. A l’orée du bois, un panorama fascinant sur les sommets alentours, dans un ciel bleu sans le moindre nuage, retient notre attention pendant plusieurs minutes. Face à nous se dresse le Pic des Trois Seigneurs et nous pouvons aussi deviner l’itinéraire emprunté la semaine dernière, du côté du Roc de Querquéou. Nous évoluons maintenant au milieu des fougères qui ont pris un coup de chaud et sont passées du vert au marron, en une semaine. Toujours aussi majestueux, le Mont Valier se détache dans le lointain.
Arrivés sur l’estive, nous avons tout le temps de nous reposer…En effet, Ghislaine est obligée de se lancer à la poursuite de deux jeunes tourtereaux, qui devisent gaiement et semblent seuls au monde…On ne sait quelle mouche les a piqués, car ils partent à toute vitesse sur un chemin qui prend la direction opposée au Picou ! Il faut toute la délicatesse de la guide pour qu’ils ne reçoivent pas une petite correction…Arrivés parmi nous, quelques quolibets et autres remarques caustiques leur pleuvent dessus, mais comme ils sont éminemment sympathiques, la troupe leur pardonne (trop) facilement ce petit écart.
Alors que nous progressons sur un tapis ourlé de vert à perte d’horizon, au pied d’une montée, la guide installe un premier camp de base dirigé par Jean (que l’estomac commence à tenailler… !). Plus haut, rebelote, Ghislaine implante un deuxième camp de base dirigé cette fois-ci par Geneviève, sur un promontoire à 1636 m d’altitude. Ce lieu stratégique permet de surveiller l’ascension de deux « batailleurs » qui se dirigent vers le Rocher de Batail (1716m), mais aussi l’essentiel du groupe qui rejoint la destination annoncée, c’est-à-dire le Picou (1602m).
L’heure est à la pause déjeuner puisque deux jeunes dames affables se restaurent à l’approche du Rocher du Batail (avec vue imprenable sur le Valier), pendant que les Varilhois en font de même sur le Picou (avec une vue exceptionnelle sur la ville et le château de Foix, en contrebas). Une fois tout le monde réuni autour de Geneviève, celle-ci met à notre disposition une terrasse de restaurant avec une vue imprenable sur la chaîne Pyrénéenne. De plus, ceux qui le souhaitent peuvent siester, sans le moindre souci. De ce fait, la guide a un peu de mal à se faire entendre lorsqu’il est temps de repartir, tellement le lieu est plaisant. Finalement, le redémarrage se fait en douceur, sur un sentier enherbé et en descente.
Note de la rédaction : merci aux âmes puritaines, et aux plus jeunes, de sauter impérativement le présent paragraphe…Afin de ne pas badiner avec la morale, les lignes qui suivent sont estampillées avec un carré blanc. Comment avouer, du bout des lèvres, que nous avons évolué ce jour avec, sous nos yeux grands ouverts, les parties intimes des dames…? Rien que ça ! En effet, un créateur et artiste local a réalisé un jardin vulvolithique… que les randonneurs Varilhois ont visité de prés, pendant que nous autres (bien mieux éduqués…) nous sommes contentés de regarder de loin. L’histoire prête à sourire, mais elle s’est mal terminée pour l’individu qui avait gravé jusqu’à… 1113 vulves dans la roche, non loin du Picou. En fait, ce vulvographiste a été retrouvé mort au milieu de ses œuvres en fin d’année dernière, et les gendarmes ont conclu à un suicide.
Il y a pas mal de monde sur cette plaine herbeuse qui ressemble à un balcon sur les Pyrénées, aussi cela nous plait bien de prendre des chemins de traverse, au milieu des chevaux et autres troupeaux de vaches qui apportent leur mélodie de sonnailles. Pas très loin de nous, un berger guide ses jolis moutons blancs à la face noire. Peu après, au Pla des Peyres (1389m) nous assistons à la montée dans les camions de ce troupeau de moutons, grâce à un travail remarquable de deux chiens qui virevoltent, répondant aux ordres du berger.
Le final se déroule sur l’herbe rase au milieu des colchiques et face aux pics (Saint Barthélémy, Soularac et Fourcat) magnifiés par une somptueuse lumière de fin d’été. Satisfaits d’avoir effectué plus de 18 km pour 790m de dénivelé, nous nous arrêtons pour boire un coup à Foix, juste à temps pour voir passer, devant la brasserie où nous sommes installés, « nos moutons » descendus de l’estive. Ghislaine reçoit applaudissements, félicitations et embrassades pour l’organisation, et son sans faute sur un parcours magnifique, où le charme a opéré tout le long de la journée.
Jean-Michel
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