Nous sommes 17 randonneuses et randonneurs à emprunter, à bord de nos véhicules, la longue route étroite et sinueuse de 15 km (sans le moindre village) qui sépare Aston (09) du lac de Laparan.
A l’arrivée sur le parking du barrage (qui est caché dans les nuages), les gouttes de pluie redoublent d’intensité. Geneviève propose donc l’abri des arbres en lançant la troupe à l’assaut d’un très long raidillon qui, d’entrée, chauffe les mollets. Ceci n’empêche nullement André de cueillir un très beau cèpe qui finit promptement dans sa besace.
Plus haut, c’est un magnifique paysage dans la brume qui nous accueille avec des rochers comme posés dans ce décor de carte postale au milieu de nombreux petits sapins et de très jolies petites cascades. Bernard, le guide du jour, propose un regroupement salutaire qui va permettre à beaucoup de souffler un peu et de s’alimenter.
Un peu plus loin, alors que nous atteignons une cabane, deux groupes se forment. Le premier groupe s’enfonce dans la vallée sur un chemin bien tracé, alors que le deuxième groupe cherche sa voie sur une pente abrupte au milieu d’un secteur coloré par de nombreuses myrtilles. Bernard lance l’isard de service (Michel) à la recherche d’un sentier qui joue à cache cache avec nous. Quelques cairns repèrés par des yeux exercés aident à la progression. Alors que les nuages daignent nous laisser voir un coin de ciel bleu, apparaît au même instant, en contre bas, le lac d’Embizon.
Le sentier de la crête de l’isard est exigeant, nul doute que Bernard le sait, mais notre homme est taquin, il semble s’étonner des montées successives et prend bien soin de nous avertir des passages dangereux. A un endroit, le vide est présent des deux côtés du sentier, mais les nuages tempèrent la sensation de vertige. Une porte avec un arceau de pierres nous permet de rejoindre un chaos de rochers qui va nous servir de terrasse de restaurant. Solange essaie de joindre le deuxième groupe sans succès, l’opérateur téléphonique se contentant de signaler que nous sommes en Andorre…
Le redémarrage s’effectue assez rapidement car le ciel s’assombrit. Nous passons au col de Belh 2247 m, puis au col de terre nègre 2304 m avant de foncer sur le refuge de Ruhle.
A l’abri…, nous enfilons nos ponchos car une belle pluie décide de nous accompagner dans la descente. Ceci ne nous empêche pas d’apercevoir, au loin, le premier groupe. La fusion se fera à hauteur d’un troupeau de magnifiques Merens à la robe noire si caractéristique. Comme les nuages se dissipent, nous apercevons sur notre gauche le secteur de Fontargente qui nous laisse deviner un paysage somptueux et sauvage. Le temps est maintenant dégagé et les rayons de soleil pointent (enfin !) le bout de leur nez.
Nous regagnons les voitures avec la complicité d’une jeune et sympathique bergère Savoyarde (pourtant occupée à surveiller ses 1200 brebis), donnant ainsi la possibilité à nos véhicules de ramener au barrage de Laparan l’ensemble des éléments de notre troupe. Alors que nous quittons ponchos et chaussures légèrement humides…, Bernard fait l’unanimité lorsqu’il déclare : « la crête de l’isard est une très belle rando, on va la reprogrammer et on la fera à l’envers… avec le soleil ».
Jean-Michel
Du sang neuf sur le blog !!!
Bravo Jean-Michel
Merci Jean Michel pour ce compte rendu très poétique . Murielle