Le Pic des trois Seigneurs en boucle depuis l’étang d’Arbu, par le port de l’Hers ( 2199m)
6 juin 2019 – Beau temps
« il fait face à la chaîne ariégoise ; on en embrasse tous les sommets du Crabère au Carlit «
( Pierre Soubiron )
La légende dit que les anciens seigneurs de Tarascon et de Vicdessos se réunissaient sur la grande dalle du Pic, et qu’il était la propriété des seigneurs de Rabat, Massat et de Suc , d’où son nom.
Nous sommes 6 au départ de cette randonnée menée par Ghislaine : Joël, Michel B. S., Michel P., Aubert et moi.
Le Pic des Trois seigneurs, sommet mythique de l’Ariège, dont j’avais entendu parler sans jamais y être venue. Je scrutais le temps depuis 15 jours à l’avance pour évaluer les chances de sortie. La veille , chacun se demandait s’il y aurait de la neige ou non en altitude, interrogeant divers services de la météo.
Et nous voici arrivés au parking du Port de l’Hers, 1560 m , point de départ de la randonnée. Entre des montagnes très hospitalières, arrondies, dans une atmosphère très paisible, végétation bien verte. Nous sommes bien loin des villes, dans une partie encore sauvage de l’Ariège.
Sac à dos, nous descendons sur la route en direction de Vicdessos, pour récupérer le départ du chemin qui nous mènera au Pic en passant par l’étang d’Arbu. Nous trouvons le panneau Pic des Trois seigneurs et nous démarrons la randonnée très joyeux et insousciante pour ma part. Le chemin est bien tracé, le paysage très agréable et pour l’instant il n’y a pas de pente.
Un peu plus loin, une très belle cascade bondit, pause photo. L’étang d’Arbu sera plus haut. Nous enjambons plusieurs ruisseaux, parfois assez larges. Toujours joyeux et dans la bonne humeur, puisque nous arrivons à les traverser malgré la fonte des neiges, et le débit assez soutenu.
Mais les difficultés vont arriver car la pente se durcit, la roche change, et nous avançons au rythme irrégulier de la recherche des endroits où passer, avec des parties où il faut se hisser avec les mains. Les chaussures les moins rigides de deux d’entre nous tiennent mal le choc et glissent.
Nous arrivons à l’Etang d’Arbu (1726 m ) , dans un cirque de granit. Vers le sud, nous commençons à apercevoir le Montcalm, Bassiès, et le mont Valier. Vers le nord, c’est-à-dire notre chemin, des blocs de granit inhospitaliers.
Les névés commencent à apparaitre, et nous marchons sur la neige avec nos chaussures. Les miennes ne prennent pas l’eau finalement. La roche devient glissante, et nous devons maintenir notre équilibre lors de notre avancée sur des gros blocs de granit où il faut se frayer un passage tout en grimpant, car il reste encore 473 mètres de dénivelé pour atteindre le Pic . Et quand il n’y a pas de passage, les plus sportifs nous tirent avec leurs bâtons pour réussir à se hisser sur la roche. Et c’est difficile. Je commence à avoir peur du retour, en me disant que ça relève de l’impossible si c’est comme à l’aller. Je n’ai jamais fait d’escalade de ma vie. Comment pourra t – on revenir à la voiture ? Et finalement , je ne pense plus, j’avance. Michel m’a beaucoup aidée en portant mon sac qui me déséquilibrait lors de ces phases d’escalade. Merci encore Michel. Juste avant la montée au Pic, nous croisons d’autres randonneurs,
venus probablement de l’autre sens plus facile. Et ils nous rassurent en nous disant que le sommet est proche.
L’arrivée sur le Pic est très aérienne, la crête étant étroite. Mais ça y est, nous y sommes , en compagnie d’un vent fort qui s’est invité . Pause photo pour immortaliser notre sommet. Mais là, je n’ai pas la force d’en faire, et je suis un peu gênée par la falaise très proche de toute part.
Le panorama est magnifique car nous sommes en retrait par rapport à la Haute Ariège et nous avons l’impression de voir toutes les Pyrénées . De droite à gauche : les massifs Andorrans, le Montcalm, le Valier, puis les massifs des Pyrénées Orientales.
Mais nous ne traînons pas et revenons sur nos pas pour déjeuner rapidement sur le versant nord abrité du vent, et je me sens mieux protégée du vide. Le temps menace, et nous repartons, bien couverts. Notre corps s’est habitué à la difficulté, et nous réussissons plus rapidement le chemin en sens inverse pour récupérer la boucle .
Après un long passage sur un névé ( mais nous commençons à avoir la technique qui consiste à enfoncer le talon ) le retour en boucle de notre circuit sera sur un terrain beaucoup plus facile et se fera par un large chemin de crête, par le Pic de Barrès ( 2013 m) , puis le Pic de Fontanette ( 1965 m) et la descente à la fin presque en ligne droite , jusqu’au Port de L’Hers . Les difficultés techniques sont derrière nous, et nous profitons pleinement du paysage magnifique qui nous accompagne sur toute cette partie.
Et comme nous n’avons pas envie de quitter ce lieu si paisible, nous prenons un pot à l’étang de l’Hers, au soleil . Merci Ghislaine pour cette belle randonnée !
Au total, nous avons marché 5 h 23 , longueur 10,7 km pour un dénivelé de 980 m.
Soit juste 5 minutes de plus qu’en octobre 2014, et compte tenu qu’en 2014 il n’y avait ni névé, ni terrain glissant, nous avons conclu que notre performance était bonne.
Ce commentaire n’engage que mon ressenti, novice en randonnée en montagne. Certains d’entre nous, pour ne pas les citer, ont survolé le circuit.
Murielle
Murielle a oublié de parler de ses excellents loukoum …qui ont ravi tout le monde !
Merci Murielle : il y a vraiment du vécu dans ton excellent compte rendu ! mon ressenti personnel continue à se manifester car si certains ont survolé le circuit moi je l’ai effectué dans un mode plus terre à terre avec quelques égratignures à la clé… mais pas de panique, on remet ça jeudi prochain sur un terrain un peu moins glissant peut-être ?