Ce mardi 21 janvier, Marie-Jo nous mène à la belle citadelle fortifiée de Verfeil. Situé entre la Haute-Garonne et le Tarn aux portes de Toulouse du Lauragais et du Pays de Cocagne, Verfeil se dresse fièrement sur sa colline. La cité a connu une histoire riche d’évènements liés à l’hérésie cathare. La légende veut que saint Bernard, en 1147, n’ayant pu extirper le catharisme de la ville, lança l’anathème « Cité de la verte feuille, que Dieu te dessèche ». Il s’agirait des origines de son nom et de son emblème, le figuier, premier à reverdir après sept années de sècheresse.
L’austère château du XIe siècle, protégé par des murailles, des douves, et plusieurs tours nous regarde prendre le chemin. Les maisons à colombages donnent un caractère authentique et pittoresque à la cité. Les rues étroites qu’elles bordent cheminent vers les portes monumentales du XVe siècle qui en délimitent le cœur historique : la porte Vaureze orientée vers le Ramel et Lavaur, flanquée de deux poivrières encadrant un fronton renaissance a été rehaussée en 1593, date à laquelle on construit une salle au dessus du passage. Cette salle servit de lieu de réunion au Conseil Politique vers le milieu du XVème siècle et comportait un pont-levis. Classée monument historique depuis 1961, elle est aujourd’hui une propriété privée magnifiquement restaurée.
La devise « Liberté Ordre Public » a été inscrite sur le fronton de la porte Tholozenque (ou Toulousaine) le 6 août 1830, juste après les « Trois glorieuses ». Louis Philippe est appelé au Trône de France et le même jour, la Garde Nationale reçoit comme devise : « Liberté et Ordre Public » sans qu’elle ne soit officiellement acceptée comme devise de la monarchie de juillet naissante.
Adossé à la porte toulousaine, l’attirant restaurant « La Promenade » s’inscrit au patrimoine verfeillois. La belle bâtisse fût à l’origine un hôtel particulier de la comtesse Du Barry puis un hôpital militaire et une école de jeunes filles.
La porte du Loup quant à elle s’ouvre entre le château et l’église. Même pas peur du loup ! nous quittons la cité médiévale pour serpenter de coteaux en coteaux. Dans cette aire vallonnée du Girou, les microtoponymes en « En » sont nombreux (En Séguéduran, En Gineste, En Jeambert). Ils désignent « chez le seigneur… » ou « maître » ou simplement « monsieur » associé toujours à un nom de personne, généralement à quelque notable.
Nous remontons par le chemin boisé de Laraignal. Les troncs noircis des bois, le dévalé des feuilles, les échevelés de ronciers témoignent de l’alanguissement de la saison hivernale. Les chemins de terre piquetés de flaques, mais domestiqués par des tapis de feuilles rend notre marche agréable.
Nous apercevons au loin des monuments chargés d’histoire : le château de Malaret, l’église Saint-Sernin-des-Rais qui était une annexe de l’église Saint-Blaise de Verfeil. Son petit cimetière abrite les tombes de Camille et Madeleine, les petites filles modèles de la comtesse de Ségur et de leur famille, les Malaret.
Avant de quitter le beau pays de la verte feuille, les anniversaires de deux Capricornes : Colette L. et Michel H. viennent clore ce bel après midi. Nous nous régalons de copieuses couronnes de rois. Le prosecco et le cidre bien frais pétillent à volonté. Saint Caprais, le patron des goinfres, a décidément pris la bonne habitude de superviser nos sorties du mardi !
Un grand merci à Marie-Jo et René pour cette belle randonnée ! à la prochaine.
Nicole C.
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