CR de Mireille : Circuit de la Cévenne de Béars / Vers (46) le 29 mars 2018
Avons-nous grimpé 500, 600 ou 700 mètres ? Avons-nous fait 16, 17 ou 18 km ? Avons-nous trouvé la randonnée difficile comme la qualifie la fiche descriptive ? Les avis sont partagés suivant le « ressenti » de chacun et les GPS non plus n’ont pas la même conclusion… Mais les seize floripèdes du jour sont unanimement enchantés de cet agréable et joli circuit, auxnombreux points de vue sur la vallée du Lot, non loin de Cahors, en face de Vers et de St Géry, qui emprunte de magnifiques chemins du causse. Malgré la pluie abondante tombée ces dernières semaines, le sol est sec parce que très caillouteux. Cela fait du bien de retrouver le soleil, car la dépression nous guettait !
A mi-falaise, de part et d’autre de Vers, les connaisseurs peuvent voir le tracé de l’aqueduc romain qui alimentait les thermes de Cahors en eau.
Quittant l’un des nombreux méandres du Lot, nous traversons le hameau de « Béars ». Montées, descentes, combes (Bonnac, Vayssès), traversées de villages (Pasturat ), murets de pierres sèches, allées de buis rythment notre parcours. Nous pique-niquons dans une clairière ensoleillée. Le retour et la redescente sur Vers permettent de découvrir le village et sa rivière du même nom avec son port à la confluence avec le Lot. L’hôtel-restaurant « La truite dorée » nous attend pour le pot traditionnel et le cake non moins traditionnel et toujours excellent de Régine B.
Je laisse à notre célèbre poète Cadurcien Clément Marot (1496-1544) le soin de conclure en décrivantson pays natal avec cette admirable ballade :
« O Roy heureux, soubs lequel sont entrés
(Presque perys) les lettres, et Lettrés!
Entends apres (quant au poinct de mon estre)
Que vers Midy les haults Dieux m’ont faict naistre:
Où le Soleil non trop excessif est:
Parquoy la terre avec honneur s’y vest
De mille fruicts, de mainte fleur, et plante:
Bacchus aussi sa bonne vigne y plante
Par art subtil sur montaignes pierreuses
Rendants liqueurs fortes, et savoureuses.
Mainte fontaine y murmure, et undoye,
Et en touts temps le Laurier y verdoye
Pres de la vigne: ainsi comme dessus
Le double mont des Muses Parnassus:
Dont s’esbahyst la mienne fantasie,
Que plus d’Espritz de noble Poësie
N’en sont yssuz. Au lieu, que je declaire,
Le fleuve Lot coule son eaue peu claire,
Qui maints rochiers traverse, et environne,
Pour s’aller joindre au droict fil de Garonne.
A brief parler, c’est Cahors en Quercy,
Que je laissay pour venir querre icy. »
… extrait de son “Enfer” (1525), “composé en la prison de L’Aigle de Chartres et par luy envoyé à ses Amys” :
Mais je n’oublie pas pour autant de remercier Marie-Martine pour cette belle balade !
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