CR de Jean-Michel – Lignairolles (Aude) – 14 mars 2024 – menée par Geneviève

 Lignairolles (Aude)

C’est aux XIIIe et XIVe siècles que furent fondées les bastides dans le Sud-Ouest de la France. Elles étaient destinées à remplacer des localités disparues ou languissantes. Elles avaient surtout pour but de ramener la vie dans un pays dévasté. Telle, fut la raison de la fondation d’une bastide à Lignairolles en 1265, par Gui III de Lévis, seigneur de Mirepoix, dans le domaine qui avait été accordé à son aïeul, Gui Ier, maréchal de l’armée de Simon de Montfort. A la suite de la croisade contre les Albigeois, il était nécessaire de remettre en culture les terres abandonnées et de faire valoir celles restées en friche ou couvertes par la forêt. Le pouvoir royal seconda l’initiative du mouvement et, par l’intervention des sénéchaux, les bastides se multiplièrent.

Nous sommes 15 Floripèdes (7 vicomtesses, 8 sénéchaux) à enfiler nos chaussures, devant l’église et sous le regard de la vierge noire de Marceille (réplique de celle de Limoux). Après un petit échauffement, Geneviève, notre guide du jour, nous dirige tout droit sur un  très beau chemin enherbé, sous un ciel gris mais avec une vue somptueuse sur les Pyrénées. A Seignalens, nous empruntons un sentier panoramique signalé. Les montagnards commencent à égrener la liste des sommets enneigés et ensoleillés. La carte postale est appréciée par tout le monde.

Plus loin, nous bénéficions à Pech Agut d’une vue imprenable sur la plaine et les paysages vallonnés. Au loin, on aperçoit des villages et une mosaïque de bois, prairies et autres plans d’eau. Après avoir joué à essayer de se perdre (sans succès) dans un bois, nous atteignons le GR7. Celui-ci emprunte, le plus souvent, une ligne de crête qui se situe sur la ligne de partage des eaux, entre le bassin versant méditerranéen et le bassin versant océanique. Cette curiosité géographique entraîne un regroupement de deux diversités climatiques sur lesquelles influent les Pyrénées toutes proches. Il en résulte une flore et une faune d’une exceptionnelle diversité.

Parmi les richesses botaniques, trente-trois espèces d’orchidées côtoient le thym, la bruyère et les genêts, ainsi que diverses catégories de chênes, dont certains hybrides poussent à côté des pins maritimes, des sapins et des hêtres. De ce fait, l’avifaune qui fréquente ces lieux est, elle aussi, toute à fait remarquable. On peut ainsi y rencontrer le busard Saint Martin, l’aigle royal, des chouettes, des grives musiciennes, toute une diversité de passereaux, ainsi que des oiseaux migrateurs, tel que le Guêpier d’Europe qui profitent d’une halte dans cette zone pour se nourrir et se reposer.

Le chemin est bordé de conifères garnis de nids de chenilles processionnaires urticantes. Ces dernières sont si nombreuses sur le sol qu’il faut être très attentif, afin de les éviter. Il y a là de quoi nourrir de multiples escadrilles de leurs prédateurs habituels (mésanges ou chauves-souris). En bas d’un vallon, nous traversons un petit gué, assez aisément. Le raidillon qui suit nous emmène à Hounoux, où nous nous arrêtons pour le déjeuner. La guide nous offre un emplacement de rêve avec des tables et des bancs, à l’abri du vent, face aux Pyrénées et sous un soleil radieux. Que demande le peuple !

Pour le redémarrage, nous empruntons le chemin des Cathares. Un beau sentier escarpé nous conduit à un point de vue d’où l’on peut admirer la Montagne Noire, le Minervois, le Cabardès mais aussi le Bugarach. Peu après, nous regardons le ballet aérien d’un planeur blanc et rouge qui profite des courants aériens ascendants. L’indigène modéliste semble bien s’amuser avec son outil qui peut, selon lui, atteindre les 200 km/h. Il nous précise que le poids de son avion télécommandé est d’environ 2 kg et qu’il convient de le « ballaster » en fonction de la vitesse du vent. Enfin, il ne nous cache pas que le plus difficile avec ce genre d’engin, c’est de le faire atterrir sans dommage.

Alors que nous admirons (encore) les Pyrénées qui sont comme recouvertes d’un voile de tulle, la guide nous annonce qu’elle souhaite ouvrir une nouvelle voie…, qui finalement s’avère être une voie royale (qui nous laisse sans voix). Rapidement, nous retrouvons un bout de chemin, emprunté le matin, qui nous conduit au village, où manifestement  les coqs sont ravis de nous retrouver, après une belle balade de 19km pour 450 mètres de dénivelé.

Nous allons voir « la main de Sainte Anne » et demandons des explications à un brave Lignairollois qui se confond en excuses en bredouillant : « pour ce qui se dit, au village, on n’en sait rien… ». Très satisfaits de notre rando menée de main de maître par Geneviève, nous décidons d’aller à Fanjeaux, où une terrasse ensoleillée nous accueille. Nous pouvons nous désaltérer grâce à un pot offert par Aubert (qui fête la fin de ses études menant à un probable succès au brevet fédéral de rando), et dégustons deux beaux gâteaux (un à l’anis et l’autre au citron) offerts par Geneviève, et achetés à la boulangerie Fanjuvéenne toute proche (un grand merci à tous les deux).

Jean-Michel

Laisser un commentaire