CR de jp – Trassanel – 29 janv. 2020 – menée par Bernard

Si je paraphrasai Pierre Dac et Francis Blanche, je dirai que cette randonnée était placée sous le double signe zodiacal non du Lion et du fox à poil dur mais du maquis Armagnac et du Tourbillon de la vie cher à François et à Jeanne.

Cette randonnée nous l’avions déjà faite le 7 mars 2013, mais en sens inverse, en terminant par la grotte des maquisards et le dernier rampaillou que cette fois-ci nous avons descendu « les muscles froids », la rosée rendant les plaques calcaire glissantes.

A cette époque, il y a sept ans, à l’entrée de Trassanel, cette maison de bric et de broc (en anglais : haphazardly) était décoré par un propriétaire bizarre :

A la sortie du village une stèle nous invite au recueillement : 

« 1943-1944. Maquis de la Montagne Noire. Grotte de Trassanel haut-lieu de la résistance du Cabardès-Minervois.  « Enfants de tous les pays ce sentier fut le calvaire de 47 jeunes maquisards qui ont sacrifié leur vie pour que demain tu sois un homme libre. »Quand un jour, tôt ou tard, il faut qu’on disparaisse quand on a plus ou moins vécu, souffert, aimé, il ne reste de soi que les enfants qu’on laisse et le champ de l’effort qu’on aura semé.  De Gaulle ». 

Le maquis de Trassanel, rebaptisé maquis Armagnac en l’honneur de son chef Antoine Armagnac, ancien ouvrier à Salsigne. Au début du mois d’août 1944, le groupe est attaqué par l’aviation allemande. Il reçoit l’ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles ennemies, mais s’arrête le dimanche 6 août dans le ruisseau de La Grave. Une arrière-garde est laissée là-bas pour faire disparaître les traces de leur passage, pendant que le gros des troupes repart. Mais lorsque les Allemands débarquent par surprise au Picarot, ils prennent l’arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, et sept exécutés d’une balle dans la nuque. C’est à cet endroit que se trouve la Pierre plantée, élevée peu après par les Résistants et qui porte le nom des disparus. Pendant ce temps, le reste des maquisards a atteint la grotte de Trassanel, à l’aube du 8 août. Alertés par une patrouille de la présence allemande, ils décident de s’évader en passant par un ravin, pour traverser la montagne. Alors qu’ils viennent de s’y engager, l’ennemi les rattrape, et les mitraille, faisant une quinzaine de morts, dont Antoine Armagnac. Une trentaine d’autres sont faits prisonniers, et conduits jusqu’au village de Trassanel, dont le maire Edmond Agnel vient d’être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Là, un peu à l’écart, on donne l’ordre de les fusiller : quelques-uns parviendront à s’échapper, mais dix-neuf tomberont là.

Au total, le maquis de Trassanel a perdu 41 hommes ce jour-là. Pour M. Fricou, président du Comité d’entente, qui représente 41 associations d’anciens combattants et de patriotes : « Ce sont de hauts lieux de la Résistance dans notre département, et sans doute là où il y eut le plus de morts en si peu de temps. »

Donc descente par un raidillon sévère vers le ruisseau de Rémol puis remontée à la grotte des maquisards (formée par érosion karstique) que tout le monde traverse en évitant la chute dans un goulet ; nous repartons vers la cabane où est mort de ses blessures Armagnac puis montons d’abord en pente douce puis brutale vers le Roc de l’Aigle d’où nous apercevons dans la brume le village de Cabrespine. Quelques uns, téméraires ou inconscients, parcourent la crête, histoire d’allonger la ballade ! 

400m plus bas le village

Retour sur le sentier car le Roc est un cul de sac. Et de commencer à fredonner  :

«  On s’est connu, on s’est reconnu / On s’est perdu de vue, on s’est r’perdu d’vue / On s’est retrouvé, on s’est réchauffé / Puis on s’est séparé / Chacun pour soi est repartiDans l’tourbillon de la vie »   / «  On s’est connu, on s’est reconnu / On s’est perdu de vue, on s’est r’perdu d’vue / On s’est retrouvé, on s’est réchauffé / Puis on s’est séparé / Chacun pour soi est reparti / Dans l’tourbillon de la vie »  

Après s’être retrouvé, on monte plein nord puis au col, on bifurque à l’ouest ; halte pique-nique presqu’au soleil !

Longue traversée jusqu’au Four de Marty, on finira par trouver le menhir couché (peyra plantada).

Peyra plantada (dormiendo)

Traversée de Fournes-Cabardès puis garrigues et embrouilles (on fredonne !!!) avant de retrouver nos 4 voitures.

Belle randonnée à refaire (sans moi !)

On pensait se désaltérer chez Kéké à Villeneuve mais pour la réussite de ce plan, il aurait fallu allonger notre parcours d’au moins deux heures ; donc arrêt à l’entrée de l’autoroute dans une galerie commerciale où nous fêtons les anniversaires de Jacques D. et d’Aubert. Merci à eux

jp

Crédit Photos

Infos : 17 Floripèdes / Distance : 17,5 km / Dénivelé : 700m. / Temps marche : 4h30

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