CR de Nicole C. – AUJOLS – 21 mai 2019 – menée par René

Nous sommes 9 au départ de cette journée pour rejoindre le village typique du Causse de Limogne : Aujols.

 L’impressionnant lavoir papillon surpiqué d’une vingtaine de dalles calcaires inclinées se faisant face en forme d’ailes de papillon forme un lac au milieu de la place centrale. Son doux nom  témoigne d’un passé pas si lointain où le lavoir papillon était devenu dans chaque village un véritable lien social. Élégamment restauré, Il est devenu aujourd’hui une marque d’agrément et de souvenir.

Les ruines de l’ancien château témoignent de la puissance des seigneurs d’Aujols : les Cardaillac. Il ne subsiste pourtant de cette étonnante bâtisse construite au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle que quelques murs, dont un percé d’une remarquable claire-voie dotée d’oculus et couronné d’un crénelage. Cette élévation tronquée à l’est s’étendait à l’origine vers l’église dédiée à saint Jean-Baptiste. Elle a été rebâtie au XIXe siècle sur les bases d’un ancien édifice religieux de style roman. Agrandie vers l’est, une nouvelle façade a aussi été édifiée à l’ouest et la tour surélevée de deux niveaux. Ce monument possède un plan en croix latine, composé d’une nef unique, d’un large transept et d’un chevet plat de style néo-roman. La première travée (seule partie de l’église romane conservée) est surmontée d’une tour-clocher de plan barlong à deux niveaux.

Nous quittons ce bourg médiéval et prenons les chemins empierrés d’ocre vers Lalbenque le pays du diamant noir, la truffe noire « melanosporum» notamment la variété Tuber: quelques parcelles de chênes truffiers et noisetiers bien protégées par les clôtures électriques présagent  du futur marché des mardis de décembre à mars. En sous-bois les murets de pierre sèche et les arbres corsetés de mousse verte se parent de mantilles de lickens celadon aussi fins que la dentelle. Quelques glaïeuls sauvages se mêlent au jeune blé dur verdoyant. Nous avons l’impression d’être hors du temps parmi cette nature sauvage préservée. Il est 13 h lorsque nous arrivons sur les berges du charmant petit lac du Fraysse.  C’est le lieu idéal pour notre pause pique nique et détente au soleil. Un concert de croassements rythme notre repas tiré du sac. Nous reprenons notre ballade en contournant le lac vers le chemin des puits à Laburgade : ces treize puits apparaissent sur le cadastre à partir de 1850. Leur construction date d’après la révolution de 1789. Chaque puits d’une profondeur moyenne de 3 mètres, taillé dans le rocher est indépendant de son voisin. Ils ne sont pas alimentés par une nappe d’eau mais par diverses résurgences. La remise en état date de 1988 par un artisan maçon du village. La concentration de ces puits en fait leur particularité. Deux petits lacs dit « de saint Namphaise » creusés par l’homme dans une zone de calcaire non fissuré ponctuent notre parcours. Des nénuphars poussent leurs feuilles et fleurs jusqu’à la surface de ces plan d’eau. La légende attribue ce creusement à saint Namphaise, ermite retiré près de Caniac du  Causse. Il aurait accompli ces œuvres pour expier ses fautes commises en service dans l’armée de Charlemagne.

Après avoir croisé le lavoir de l’Escalier (Escalié), de taille plus modeste que celui d’Aujols nous trouvons enfin le puits décrit par un riverain,  et qui doit sa sinistre notoriété à un crime relaté par les inscriptions encore lisibles sur la croix érigée à proximité : « A LA MÉMOIRE SANS TÂCHE DE MARIANNE CAGNAC, NOYÉE DANS CETTE FONTAINE LA NUIT DU 7 AOÛT 1871 PAR JEAN MIQUEL SON MARI. JÉSUS AYEZ PITIÉ DE NOUS. ».

Sur le chemin du retour, près du village aux bâtisses quercynoises restaurées avec soin, les curieuses hampes florales du Tritoma (kniphofia ou « faux aloès ») ponctuent un talus de leurs fleurs tubulaires. Cette floraison flamboyante varie du jaune à l’orange ; cette particularité leurs a valu le surnom de « tison de Satan.

Notre après-midi inoubliable se terminera près du lavoir papillon d’Aujols après la dégustation de cerises des jardins de Carole et Jean, René et Marie-Jo.

Mille mercis à René et Marie-Jo de nous avoir fait profiter de cette journée mémorable dans les causses de limogne remarquables par une architecture et une nature préservée où il y aurait tant à dire encore ! On en redemande !

À la prochaine !

Nicole C.

Crédit Photos

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