CR de Nicole C. – Pibrac (Haute-Garonne) – 14 février 2023 – menée par Michel Bl 

Une quinzaine de floripédistes se retrouvent à Pibrac ce mardi 14 février. Nous sommes aux confins du Languedoc et de la Gascogne. La commune est bâtie sur un ancien castrum au sommet d’un promontoire séparant les vallées du Courbet et de l’Aussonnelle. 

Après avoir garé nos véhicules sur l’aire des Tambourinelles, nous traversons la voie ferrée pour rejoindre le cœur du village. Nous ne pouvons visiter aujourd’hui le château construit en brique rouge de style renaissance italienne entouré d’un parc à l’anglaise. Ce joyau riche d’une histoire familiale de plus de 500 ans est classé monument historique.

Nous longeons la voie de chemin de fer pour rejoindre la route goudronnée qui nous mène sur le chemin de Las Coumos (toponyme occitan « couma » issu du gaulois cumba qui signifie « creux » ou « vallée » : petite vallée étroite, combe). Nous voici sur les pas de sainte Germaine : 

La ferme natale de Germaine Cousin nous rappelle l’hagiographie de la petite sainte : « un jour, sa marâtre l’accusa de voler du pain. Elle la poursuivit afin de la frapper et de la confondre, malgré l’insistance de voisins qui voulaient la retenir. Quand celle-ci rattrapa Germaine et lui fit ouvrir son tablier, à la place du pain qu’elle pensait y trouver s’étalait une brassée de roses. Son père fut alors ébranlé ;  il interdit à sa femme de frapper Germaine. Il lui demanda de réintégrer la maison ailleurs que dans le grabat qu’elle occupait dans la bergerie, mais elle s’y refusa. » 

Le chemin de croix relie à travers la campagne pibracaise, la basilique à la maison de sainte Germaine. Ce chemin passe par la jolie fontaine où elle venait boire et amenait son troupeau. Après huit kilomètres de marche alternant chemins boisés et découverts, nous rejoignons le cœur du village. Nous sommes sous la protection de sainte Germaine (1579-1601), sur la belle esplanade bordée de cèdres argentés et de cyprès. Ouverte dans les années 1930, cette place relie l’église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine à la basilique Sainte-Germaine*. La construction de la basilique débute en 1901. Sa masse imposante en fait un bâtiment dominant. Elle est le lieu de rassemblement pour les processions des fêtes le 15 juin. Son style romano-byzantin de l’époque est l’œuvre de l’architecte Pierre Esquié, architecte en chef de la ville et architecte diocésain de Toulouse. Elle a été achevée et consacrée en juin 1967, année de la canonisation de sainte Germaine. Au dessus des portes d’entrée, le tympan représente le Dieu tout-puissant (Pantocrator). Au-dessus, le frontispice représente l’apothéose de sainte Germaine. Œuvre de la maison Giscard, il est réalisé en céramique blanche ornée de dorures. En entrant dans la basilique, on est surpris par ses dimensions. Sous la coupole d’un volume impressionnant se trouve l’autel de forme originale : une grande meule ronde posée au centre d’une plateforme circulaire et crénelée, le tout en granit du Sidobre. Une relique de sainte Germaine est scellée dans l’autel depuis sa consécration en 1967. On peut admirer cinq grands vitraux, œuvres des maîtres verriers : Henri Guérin et Alain Creunier. 

On se presse pour visiter ensuite l’église Sainte-Marie-Madeleine. Elle date du XIIIe siècle, mais de cette époque il ne reste que le clocher mur. La nef a été reconstruite au XVIe siècle, la sacristie et la boutique attenant à l’église, sont du XIXe siècle. Dans une chapelle, se trouvait la châsse abritant les reliques de sainte Germaine. Ce bijou d’orfèvrerie en cuivre doré, de style ogival ressemble à une miniature de la Sainte-Chapelle de Paris. Chaque arc d’ogive fermé par une vitre de cristal est surmonté un élégant clocheton. Au sommet la sainte est représentée à genoux priant au pied de la croix, des brebis à ses côtés. 

Nos visites patrimoniales terminées, nous traversons à nouveau la voie ferrée pour rejoindre nos véhicules. 

Merci Michel pour le choix de ce beau parcours à la fois culturel, cultuel, patrimonial et naturel.

À la prochaine !

Nicole C.

* Basilique mineure, titre conféré par le pape Benoit XVI le 12 octobre 2010. Environ 1800 églises ont ainsi bénéficié de ce titre dans le monde dont 173 (9 %) se trouvent en France.
Il n’existe que quatre basiliques majeures ; elles sont situées à Rome : la basilique Saint-Jean-de-Latran, la basilique Saint-Pierre, la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et la basilique Sainte-Marie-Majeure.

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