CR de Nicole C. – SEUIL DE NAUROUZE – 28 FEVRIER 2017
Ce mardi matin 28 février 2017 c’est sous la conduite de Nicole et Réginald que notre équipe de 19 floripédistes rejoignent le lieu remarquable à plus d’un titre du « Seuil de Naurouze » : ce site mythique se situe sur une double limite à la jonction des départements de l’Aude et de la Haute-Garonne et sur la ligne du partage des eaux entre versants Atlantique sous la protection de Neptune et Méditerranéen sous la protection de Vénus.
Nos véhicules se sont placés près de l’ancienne minoterie au milieu de ce site d’eau et de légendes. Une belle vue de l’allée de platanes bi centenaires, les plus beaux de France, sera notre point de départ où le biez (bief) de partage des eaux est le plus haut (altitude de 189,43 mètres à son niveau normal).
Nous longeons le chemin rectiligne de la Rigole de la Plaine et les connaissances techniques bien utiles de Serge, malheureusement absent aujourd’hui, nous rappellent que Pierre-Paul Riquet obtient l’autorisation de creuser la Rigole le 27 mai 1665 ; il terminera les travaux en 1681. La Rigole débute au Pont Crouzet dans la montagne Noire sur la commune de Sorèze où elle capte une partie des eaux du Sor. Après un parcours sinueux de 38 km la Rigole de la Plaine débouche dans le canal du Midi au seuil de Naurouze. La Rigole de la Plaine était navigable de Revel à Naurouze et disposait de « quelques écluses ».
Une péniche de couleur anthracite donne vie au canal au niveau du port du Ségala.
Ceinturé par les eaux, l’ancien bassin octogonal prévu comme bassin de régulation, avait l’inconvénient de se combler trop vite d’alluvions et fut abandonné avant 1750. Aujourd’hui, la Rigole sur sa périphérie nous permet de mesurer son ampleur et de traverser le parc du bassin que Riquet avait prévu de faire.
Au haut de la butte on aperçoit l’obélisque de 20 mètres érigé en 1825 sur les pierres légendaires de Naurouze (chantées au XIIIe siècle par les troubadours et citées par Nostradamus au XVIe siècle).
Avec la météo comme alliée provisoire, au gré des écluses, nous arriverons à 2 kms au sud de Baraignes pour atteindre la retenue artificielle de la Ganguise ou de l’Estrade (nom d’une ferme toute proche) qui forme un magnifique lac de barrage. Un paysage enchanteur avec ces bordures d’arbres fossilisés immergés dans une eau bleu lagon. Pour notre pause déjeuner, nous attendait, comme au Palais Royal, des enfilades de colonne de Buren, ici toutes écologiques, vite transformées en sièges. C’est dans ce décor insolite que l’équipe savoure un repas tiré du sac.
Le chemin du retour doit nous mener à l’écluse de l’Océan. Mais, après quelques kilomètres, les éléments se déchainent : tempête de vent, grêle et pluie s’abattent sur nous. Il en faudrait beaucoup plus pour altérer notre bonne humeur. On ne se reconnait plus emmitouflés sous les capes et c’est trempés que nous rejoignons l’ancienne minoterie de Naurouze (Joseph Marty à Montferrand exploitée de père en fils jusqu’en 1986). L’activité est abandonnée suite au décès du minotier et aux mutations profondes du commerce des céréales désormais mondialisée. En 1997 Annie et Andrew Spark’s deviennent propriétaires sur un coup de cœur pour un ensemble patrimonial de 2 600 m2 en péril. Ils entreprennent une réhabilitation bien menée tout en habitant l’ancienne maison de l’ingénieur. C’est en ce lieu, qu’à la chute de l’Empire, après la bataille de Toulouse, le général Pierre-Benoît Soult (1770-1843) signe l’armistice avec Wellington le 18 avril 1814.
Réginald et Nicole (la grande) avaient pris rendez-vous avec Annie Spark ; notre équipe a été chaleureusement accueillie dans la petite salle de restauration de la minoterie. Passionnée par l’histoire du Canal du Midi inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est avec un dynamisme joyeux qu’elle nous a fait part de leurs projets futurs. Le succulent pain d’épice préparé avec maitrise par Françoise (félicitations Françoise !) et les biscuits de Christiane ont accompagné les cafés, thés et bières de fabrication locale.
Un grand merci à Nicole, Réginald et Josiane qui avaient repéré cette boucle ; ils nous ont immergé dans l’ambiance fantastique du Canal du Midi. A la prochaine.
Nicole C.
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