CR de Jean-Michel – Etang d’Ayès, Bethmale (Ariège) – 15 juin 2023 – menée par Geneviève

A 1074 mètres d’altitude, le lac de Bethmale est sans conteste un grand classique des paysages Ariégeois. C’est un site naturel aux mille et une nuances de vert (ou d’orange, en automne), empreint de sérénité. Ses eaux parées de couleurs émeraude semblent renfermer quelques secrets. D’ailleurs, une légende raconte qu’autrefois, une sorcière vivait cachée près du Lac. Un jour, les habitants du village montèrent vers le col de la Core, armés de leurs fourches, pour se débarrasser d’elle. Prise au piège, la sorcière se jeta dans le lac. Depuis, sa robe couleur émeraude donnerait  à celui-ci ses reflets uniques.

Sans la moindre trace de sorcière, mais avec un léger brouillard, les 9 Floripèdes (3 biches et 6 mouflons) mettent leurs chaussures de rando sur le parking proche du lac. Heureusement, très rapidement les rayons de soleil jouent avec la brume évanescente et le vert des feuilles des grands hêtres. La pente est douce sur le GR 10, ce qui nous laisse le loisir de contempler cette belle lumière qui perce dans la forêt. Un peu plus haut, lorsque nous atteignons la route forestière, un grand ciel tout bleu annonce une belle journée.

A l’attaque de la sente vers le col de l’Auédole, Pierre D, que nous venons de désigner interlocuteur numéro un en cas de rencontre avec l’ours, prend déjà son rôle très au sérieux. En effet, lorsque déboule face à nous un individu (torse-poil) à la poitrine et aux jambes velues, il n’hésite pas à entamer la conversation avec lui. Au vu de son volumineux appareil photo, nous n’avons aucun mal à deviner que ce Bethmalais est un grand chasseur d’images, spécialiste des animaux : cerfs, biches, isards, mouflons… Mais, à ce jour, il n’a toujours pas réussi à mettre dans sa « boite » le moindre ursidé.

Une succession de raidillons, bien costauds, nous amènent à hauteur des premiers rhododendrons qui commencent à peine leur floraison. Nous arrivons ensuite à la cabane d’Eliet où une petite pause nous permet de nous sustenter un peu et boire beaucoup. La vue des alentours est très belle car les fonds de vallées sont emplis de nuages blancs et la montagne a revêtu ses habits de fête d’un vert étincelant.

Un chemin étroit, mais facile, à flanc de montagne, nous conduit jusqu’à l’étang d’Ayès niché au creux d’un cirque glaciaire. Nous partageons ce moment de bonheur avec un groupe de Béziers (arrivé par le col de la Core). Le spectacle que nous avons devant nos yeux est somptueux. Cet étang qui se situe à 1694 mètres d’altitude, est un lieu propice au calme, même si, tout comme nous, de nombreux randonneurs ont choisi cette balade. Tout en contemplant le pic de Crabère (2630 m), nous pouvons apprécier la somptueuse cascade, aux eaux cristallines et au murmure berceur, dont le reflet dans le lac est une pure merveille.

Il est midi pile lorsque Geneviève décrète l’heure du déjeuner dans ce sublime décor, sur un frais talus d’herbe tendre ou sur un rocher qui nous sert de banc. Cette magnifique pièce d’eau a beaucoup de charme et confère une impression de plénitude et de tranquillité. Au dessert, quatre jeunes intrépides décident, sans savoir si c’est possible, de faire le tour de ce splendide étang. Le parcours est agréable mais nécessite, sur la fin, d’enjamber le ruisseau (ce qui donnera à Michel BS l’occasion de tester l’étanchéité de ses chaussures…) afin de rejoindre le reste de la troupe.

Le redémarrage s’effectue sur une grande descente dans le cirque de Campuls. Nous pouvons admirer, en nous retournant, trois splendides cascades en enfilade et aussi des sommets en petits « pains de sucre » sur lesquels quelques sapins isolés règnent en maitre. Ce lieu est tout simplement magique. Nous admirons ce paysage bucolique, fait de pentes boisées, de bruyères, de rhododendrons et d’estives (pour l’heure presque sans troupeaux, ni patous).

Subitement le décor change. Nous empruntons un chemin, enherbé d’abord, puis qui s’enfonce dans  la jungle ensuite. Premier de file, le sanglier Aubert doit s’employer pour écarter les branches et nous ouvrir un passage. Tout à coup, nous sommes face au mystère d’une pierre qui gazouille en pleine forêt (une source sans doute, ou une fantaisie de la fameuse sorcière…), avant d’aborder une sévère montée qui va faire perler sur notre front quelques gouttes de sueur.

L’arrivée aux voitures, par un chemin forestier, se fait sans difficultés. Bien entendu, nous ne repartons pas sans contempler le lac « émeraude ». Puis, un débat de haut niveau s’instaure afin de nous mettre d’accord sur le nombre de kilomètres effectués.

Un arrêt à la terrasse d’un bistrot à Castillon-en-Couserans nous permet de nous rafraîchir grâce à un pot offert par Geneviève (merci à elle), après cette délicieuse rando de 17 km (ce chiffre est non négociable…) pour un dénivelé de 800 m. Quelques tyrosémiophiles courent à la boutique voisine acheter le fameux fromage de Bethmale.

Tout le monde se déclare ravi par cette extraordinaire journée de montagne. Il faut dire que tous les ingrédients étaient aujourd’hui réunis : une guide hors pair connaissant parfaitement l’endroit et sachant le faire apprécier, une météo ensoleillée mais sans chaleur excessive, de l’eau à profusion permettant d’alimenter cascades, torrents  et ruisseaux, et surtout un paysage à couper le souffle notamment aux abords de l’étang d’Ayès et dans le cirque de Campuls. Bref, nous sommes plusieurs à avoir eu un véritable coup de cœur pour cette magnifique rando !

Jean-Michel

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