CR de Jean-Michel – La Cabane d’Aula Couflens de Betmajou (Ariège) – menée par Philippe

La centrale électrique proche du parking situé au fin fond de la vallée de Couflens de Betmajou, nous gratifie d’un bourdonnement qui accompagne le café distribué aux présents. Ceux-ci attendent, un peu inquiets, la dernière voiture (et son chauffeur distrait), sans pouvoir joindre ses occupants en l’absence de réseau. Finalement, les retardataires arrivent sans qu’aucune remarque ne leur soit faite car ils ont effectué des kilomètres supplémentaires en allant visiter …la vallée voisine. L’une d’entre nous, qui ne manque pas d’humour, propose, pour la prochaine fois, un regroupement pour effectuer les préliminaires devant une banque de Seix.
Après ces péripéties, les 13 Floripèdes (8 banquières et 5 rentiers) empruntent un large chemin en sous-bois. Peu à peu, le chemin s’élève et se transforme en sentier qui surplombe la rivière que l’on entend mugir en contrebas dans les gorges. De petits arbres recouverts de mousse créent un univers fantasmagorique et l’on commence à se demander si l’on ne se rapproche pas du bout du monde.
Soudain, au détour du sentier, c’est l’éclaircie tant attendue. Nous apercevons le mont Valier. La carte postale est superbe. Joyau des Pyrénées Ariègeoises, Seigneur du Couserans, le mont Valier, dont la réserve naturelle constitue un vaste territoire rattaché à la commune de Seix, culmine à 2838m. Visible de loin, il est aisément repérable dans la chaîne à cause de sa forme trapézoïdale, relativement massive. Lyrique mais aussi pleine de sagesse, Geneviève nous indique que si quelques-uns d’entre nous se posent la question de savoir pourquoi ils se lèvent de bonne heure le jeudi matin, la réponse se trouve là, devant nous !
Philippe, notre guide du jour, se frise les moustaches, il se délecte de la situation. En effet, la troupe manifeste sa joie de grimper face à cette pointe acérée fichée dans un magnifique ciel bleu. De plus, point besoin pour lui d’étudier la carte, de consulter une boussole ou bien son GPS. En effet, nous sommes sur une portion du GR10 très bien balisée. Pour rappel, le GR10 suit la chaîne des Pyrénées et relie la mer méditerranée à l’océan atlantique, de Banyuls sur mer à Hendaye.
A la cabane forestière de l’Artigue un premier cirque s’ouvre devant nous. Nous jetons un œil à droite vers la cascade d’Arcouzan (80m de haut). Elle prend sa source dans l’unique glacier de l’Ariège (glacier d’Arcouzan), situé dans la façade nord du mont Valier, et se jette dans le ruisseau d’Artigue. C’est ici que nous abandonnons un couple d’amoureux que nous chargeons de réaliser de belles photos de la chute d’eau, tout en leur permettant, si le cœur leur en dit, de prendre une douche aussi romantique que…rafraîchissante.
Sous la masse minérale des sommets, la forêt illuminée par un beau soleil nous offre une palette de couleurs automnales du jaune or au rouge sang du plus bel effet. Le contraste est net entre d’un côté l’eau très légèrement bleutée du torrent et de l’autre la forêt qui s’embrase. Deux petits ponts propulsent notre groupe (amaigri de deux éléments) dans une hêtraie où nous attaquons un raidillon qui fait taire les plus bavards (y compris Marie-Odile, c’est dire !).
Plus haut, après avoir traversé un massif de framboisiers un peu secs, un deuxième cirque absolument magnifique s’offre à nous. On embrasse un paysage qui procure un enthousiasme communicatif chez toutes les randonneuses et tous les randonneurs. Notre esprit vagabonde librement sur ces pentes majestueuses dont la contemplation élève l’âme. Nous voilà arrivés à la cabane d’Aula. Oh la la !, que c’est beau là-haut ! Aussitôt, nous nous installons au soleil sur un muret ou sur un banc extrait du refuge, pour un déjeuner bien mérité, après 3h15 de montée.
Des nuages gris s’enroulant en écharpe sur les sommets alentours, le guide propose d’accélérer les préparatifs du retour. Ce ne sera finalement qu’une fausse alerte car le soleil inonde à nouveau le ciel quelques minutes plus tard. La descente s’effectue prudemment, d’autant plus que pendant le repas Solange nous a donné des nouvelles de Patricia qui a fait une chute assez grave lors d’une rando récente en montagne. Très concentrés, à l’image de Michel BS, nous dévalons la pente en évitant de glisser sur des pierres un peu traitres et apprécions, un peu plus loin, le petit tapis de feuilles de la hêtraie qui est un vrai délice pour nos orteils. La chaleur aidant, quelques arrêts nous permettent d’admirer les merveilleuses parures dorées des arbres magnifiées par un soleil toujours présent.
Non encore rassasié par la beauté sauvage des lieux, le guide nous propose une petite variante jusqu’à la cascade d’Arcouzan, que nous acceptons avec gourmandise. Le reste de la descente nous permet d’entrevoir de belles falaises et c’est avec plaisir que nous retrouvons au parking nos deux tourtereaux visiblement contents de leur escapade. Après 18 km parcourus (dénivelé de 880 mètres) au cours de cette magnifique rando, une pause en terrasse s’impose. L’adorable Solange nous offre la boisson de notre choix à l’occasion de son anniversaire (merci  à elle). Le guide, véritable Seix-symbole des Floripèdes, est félicité. Au cours de cette belle journée où le soleil était au zénith, Phillipe a anticipé tous nos désirs, allant même jusqu’à nous proposer une auberge de Seix. Sea, Seix and sun ! Bref, c’était chaud, enfin…surtout pour nos mollets !

Jean-Michel

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  1. Ghislaine /

    L’automne s’installe nous gratifiant de ses belles couleurs mais nous faisant aussi mesurer que nous profitons peut-être de nos dernières randos au cœur même de la montagne – pour cette année ! – C’est donc à fond que nous avons vécu cette sortie dans une bonne humeur générale qui se ressent bien dans ton compte rendu, en nous délectant de paysages dont on ne se lasse pas et que nous sommes heureux de retrouver en images via l’œil de nos photographes .
    Merci Philippe pour ton choix et pourvu qu’il fasse beau jeudi prochain pour les étangs de la Frèche !

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